Sonia Affran ( écrivaine franco-ivoirienne ) : « Un salon du livre est la reconnaissance et la mise en lumière de l’ écrivain »
Sonia Affran présente dans la capitale ivoirienne à l’ occasion du Salon du livre a profité pour nous livrer ses impressions et ouvrir des perspectives dans un univers où la littérature est souvent malmenée. Suivons la…
Du 08 au 13 mai s’est déroulée la 13ème édition du Salon International du Livre d’ Abidjan à laquelle vous aviez participé. Comment avez-vous vécu cela ?
Le 13ème Salon du livre d’Abidjan a été d’une richesse inestimable. En effet, le brassage et la rencontre d’avec mes différents collègues écrivains , a boosté cette énergie dévorante qui est souvent déclencheur pour se surpasser dans nos écrits afin de combler nos différents lecteurs .
Qu’est ce qu’ un salon du livre peut apporter dans la carrière d’ un écrivain ?
La reconnaissance et une mise à l’honneur du statut d’écrivain.
Vous en êtes à votre deuxième participation en deux années. Qu’est ce qui explique cette régularité ?
La constance dans le travail acharné et cette mission qui nous incombe en tant qu’écrivain de partager, d’enseigner et faire voyager nos lecteurs bien aimés à travers nos écrits. L’écrivain est celui qui a pour mission d’inviter son lectorat à prendre part à son esprit, à ses pensées les plus profondes comme les plus secrètes .
Vous revenez à la charge avec un troisième roman rempli de suspens comme les deux premiers. Qu’est-ce qui explique votre goût pour la fiction et le paranormal ?
Je reste persuadée que nous vivons dans un monde d’énergie et d’esprit où tout vibre. Et que nos yeux charnels ne nous montrent pas toujours le véritable monde tel qu’il est ! Voilà pourquoi je suis assez séduite par le surnaturel qui va au-delà du naturel, au-delà de la vision humaine .
Pouvez-vous nous faire un bref résumé de » Candeur et chaos de deux mondes » ?
En un seul mot : le pouvoir, la puissance que sommes-nous prêts à franchir pour le tenir entre nos mains. Pourquoi tous ces hommes qui l’ont tenu une fois refusent de les laisser repartir ? Qu’est ce qu’ils procurent en vérité à un être humain ? Se sent-il surhomme ou demi-dieu telle est la question ?.
Selon vous, qu’est-ce qui explique la cruauté du monde dans lequel nous vivons ?
Le monde n’est pas cruel . Dieu dans son infini bonté a créé un monde tel un oasis où il fait pleuvoir la pluie sur chaque être vivant , nous avons de l’eau à profusion qui représente 70% de notre globe terrestre, des fruits des poissons tout pour notre bien être tel un père aimant. Mais le pouvoir, la puissance de vouloir dominer sur son semblable a rendu nos cœurs tortueux et ce, depuis le jardin d’Eden …
Avez-vous des solutions à proposer ?
Aimer son prochain. Il n’y a qu’en aimant son prochain véritablement que toutes sortes de dominations et d’assujettissements ne peuvent intervenir. L’amour veut protéger et non dominer. L’amour aime partager et non conditionner. L’amour aime faire le bien et non le mal …Etc
Être à cheval entre la France et la Côte d’Ivoire est-il un avantage pour la promotion de vos livres ?
C’est un réel avantage pour moi de mélanger mes deux cultures ! De me faire connaître sur ces deux continents, et pouvoir partager ma culture africaine à l’Europe et en faire de même pour ma culture européenne.
Vous avez habitué les lecteurs à la régularité dans la production. Pensez-vous tenir ce rythme ? Que voulez-vous que les lecteurs retiennent de l’ auteur Sonia Affran ?
Vous savez quand on est vraiment passionné par ce que l’on fait, les secondes, les heures, les jours, les semaines, les mois, les années y sont consacrés, ce que vous aimez. , C’est vital pour moi d’écrire c’est comme manger et boire , je me nourris l’esprit en écrivant et de ce fait, j’ai pas l’impression que ce n’est pas un travail mais plutôt un repas dont je me délecte chaque jour et qui me fait du bien à l’âme et à l’esprit .
Un mot de conclusion
Vous savez que je suis prolixe ( rires ). Ainsi pourquoi faire court quand l’occasion m’est donnée par votre interview de faire long ? (Rires). J’aimerai tout d’abord vous remercier pour cette attention et cette opportunité que vous m’accordez !
J’en suis vraiment honorée . Et terminer avec mon poème de référence et qui est de Kipling que j’aimerais partager avec vous :
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les rois et la gloire,
Tu seras un homme, mon fils !:
Raymond Alex Loukou
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