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Maveun Nah Gap Yamedju Foudjem Madeleine Gacha

Brigitte Gacha | | Evènements

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Cette dame de coeur ; cette mère de coeur ; cette reine de coeur, vient de recevoir l’un des plus beaux, en tout cas le plus merveilleux titre qui existe. Laissez-moi vous le livrer en sa langue natale ; « Maveun Nah Gap » : dites-le avec un accent tonique sur le Nah ! Vous l’avez. A présent, je m’en vais vous le traduire éthymologiquement : «  La reine qui cuisine et qui partage  » Par extension, elle est la personnification de la générosité. Y a-t-il plus belle symbolique pour une reine mère ? Reine-mère-générosité.

Celle qui a recu ce titre est une maman de 74 ans. Elle est aussi modeste que son titre est immense. Pour la convaincre d’accepter ce titre dont le roi de son village a voulu l’honorer, cela n’a pas été du tout facile. Nous sommes au Cameroun, un pays qui a gardé sa spécificité. On l’appelle la micro afrique ; il est le seul pays bilingue anglais- français en Afrique . C’est une république certes, mais, c’est un pays qui comporte des royaumes , notamment dans la région de l’ouest et du nord , d’aucuns vieux de 800 ans si ce n’est davantage. Les Camerounais y accordent une grande importance. Dans ce pays de paradoxes, malgré ses désirs de ne pas rater le train du modernisme, on ne plaisante pas avec la tradition. Et les royaumes sont les garants de la tradition.

La cérémonie de couronnement a eu lieu à la tribune du palais royal de Bangangté, une ville de de l’ouest du Cameroun, par sa Majesté le roi Nji Moluh de de Bangangté. Ce jour du 14 Août, en pleine saison de pluies, il a fait beau. La pluie s’est retirée pour laisser sa place au soleil. En vérité, elle n’a pas voulu que l’on lui inculque une quelconque faute de gâcher un évenement sans précédent. Elle s’est refusée d’être prise pour prétexte d’une éventuelle absence. . Elle a pensé juste.

Toutes les têtes couronnées sont présentes à la tribune de palais royal de Bangangté qui grouille par ailleurs de monde. Celles qui ne peuvent pas y assister physiquement, s’y sont faits dignement representer . Sa Majesté le roi Nji Moluh, dans sa tenue d’apparat venue, dit-on de source sûre, des ateliers impériaux d’Ethiopue.; Le roi de Bawok ; le roi Jean-Marie Yonkeu de Bangoulap ; leurs majestés de Batoufam ; Bazou, ; Bangoua ; Bayangam ; de Bamenda, de Bamoungou….Pardon Majestés, de ne pas pouvoir vous citer tous. En revanche, impensable, vous me l’accorderez, de ne pas citer l’hôte de marque en la personne de l’ex président du Ghana, Rowling , son épouse, et leur fille, venus aussi assiter à cette cérémonie traditionnelle. J’allais oublier les medias, de CRTV à radio Mediemba.

Celle qui vient d’être couronnée par Sa Majesté Nji Monluh en personne, est descendante de l’une des plus vieilles dynasties du Cameroun. Sa mère était la reine mère Maveun Tawa, septième du nom et cousine de sa Majesté Nji Monluh. Elle était célèbre par sa beauté et son intelligence. Maveun Nah Gap a aussi des ascendants dans les autres royaumes de l’ouest et est, du côté de son père, arrière- petite-fille du sultan Njoya, l’inventeur de l’écriture bamoun.

Cette mère de famille nombreuse a aussi été l’une des premières femmes à emprunter les fameux DC10 de l’époque pour rejoindre son mari en poste au Nord. Pour la petite histoire, son mari, Jean Félicien Gacha, avait, avec son ami le fils du Lamido au nord , fondé l’un des premiers partis appelé « Le parti des princes », Ô Cameroun , terre et bercau de nos ancêtres de nos cultures et de la reine mère Maveun Nah Gap !