Suivez Nous

Alex Loukou, promotteur du projet CAN’ART : »L’idée pour nous était que pendant que les footballeurs étaient sur le terrain pour jouer… »

Jonas Kouassi | | Art contemporain
Projet CANART

Alex Loukou, promoteur de l’événement et journaliste culturel, revient sur le projet CAN’ART, une initiative qui a su marier l’art et le football à travers une fresque murale dédiée à la Coupe d’Afrique des Nations. Entre remerciements, perspectives et impact sur le patrimoine culturel de Yamoussoukro, découvrez comment cette collaboration inédite entre artistes et sportifs a marqué les esprits et promet de laisser une trace durable.

Le projet CAN’ART a pris fin avec la remise de la Coupe d’Afrique aux Éléphants. Quel bilan pouvez-vous faire de ce projet ?

Avant de faire le bilan, je voudrais d’abord profiter de votre lucarne pour remercier tous les hommes de médias qui ont contribué à donner de la visibilité à ce projet. Sans leur soutien, j’avoue que ce projet serait mort-né. Je pense qu’à travers une conférence de presse-bilan, je trouverai les mots justes pour les remercier pour leur apport inestimable à cette œuvre qui a été une attraction pendant la CAN à Yamoussoukro.

WhatsApp Image 2024 07 19 A 06.07.55 306c8f18

Pour situer les choses dans leur contexte, il faut dire que c’est suite à l’appel du Premier Ministre invitant les artistes ivoiriens à apporter leur pierre à l’édifice de la CAN que j’ai réuni des artistes-peintres pour réaliser cette fresque dénommée « AKWABA ». Une façon de dire au Premier Ministre que son appel a eu un écho favorable auprès des artistes.

Le projet CAN’ART a consisté en quoi concrètement ?

Le projet CAN’ART, Quand l’Art s’invite au foot !, est un projet artistique qui a permis aux plasticiens de réaliser une fresque murale avec des images rappelant tout l’écosystème du football. Nous avons désigné trois parrains artistiques (Didier Drogba, Samuel Eto’o Fils et Sadio Mané) qui devaient donner le coup de pinceau inaugural, mais pour des raisons de calendrier, ils n’ont pu effectuer ce geste symbolique. L’idée pour nous était que pendant que les footballeurs étaient sur le terrain pour jouer, les artistes étaient sur le mur pour réaliser la fresque de façon concomitante.

Alors qu’est-ce que cette fresque devient après la CAN ?

Justement, c’est là l’objectif du projet. L’objectif est de faire en sorte que cette fresque puisse être reversée dans le patrimoine culturel et touristique de la commune, et ça, nous l’avons signifié lors de la cérémonie de clôture à Monsieur le Maire.

WhatsApp Image 2024 07 19 A 06.07.52 1cc83c7e

Notre souhait est que la municipalité puisse s’approprier cet ouvrage pour que cela serve d’espace d’attraction. Un système d’éclairage peut être mis en place pour permettre à cet endroit d’avoir une seconde vie la nuit. Les populations viendront s’y balader, prendre des photos, etc. Cet endroit peut devenir une sorte de galerie à ciel ouvert. J’en ai parlé à la Directrice régionale de la Culture et de la Francophonie ainsi qu’à la Directrice régionale du Tourisme. Cette œuvre ne doit pas être laissée à l’abandon. La commune et le District peuvent en tirer des dividendes grâce à la beauté de l’œuvre.

Combien de plasticiens ont participé au projet ?

Ils sont au nombre de 7 : 6 peintres et 1 sculpteur. Je voudrais d’ailleurs saisir cette occasion pour les féliciter et saluer leur esprit de patriotisme et de fair-play, comme cela se fait dans le foot. Ils se sont sacrifiés parce que ce projet, qui avait un budget bien établi, n’a pas été subventionné par le COCAN, ni la municipalité, ni le District. Mais n’empêche, le patriotisme et la hargne des artistes ont pris le dessus. Et je dois dire que ces artistes doivent être célébrés par la nation, et cela à juste titre.

Qu’en est-il de la sculpture dédiée à Samuel Eto’o Fils ?

CAN’ART a été l’occasion pour nous de célébrer les icônes du football africain (Drogba, Eto’o et Sadio). La preuve, sur la fresque « AKWABA », vous verrez leur image. S’agissant de Samuel Eto’o Fils, nous avons voulu marquer le coup en lui dédiant une sculpture réalisée par un sculpteur de la commune de Toumodi.

Cette sculpture est en bois massif, fait 5 mètres de haut et est surplombée par un ballon de football. En synergie avec les autorités municipales, nous allons trouver un endroit où elle sera érigée de sorte que la légende du football africain vienne l’inaugurer. Cette inauguration donnera sans doute lieu à une célébration de cette star du football africain dont la renommée ne souffre d’aucune contestation. C’est l’occasion de remercier la municipalité qui a compris avant l’heure l’enjeu d’une telle célébration. En tout état de cause, la commune de Toumodi, la Côte d’Ivoire, voire toute l’Afrique, en tirera des dividendes.

Quelle sera la prochaine étape ?

La prochaine étape, c’est que bientôt la Présidence de la République, la Primature, le Ministère de la Culture et de la Francophonie et le Ministère du Tourisme recevront tour à tour le rapport de synthèse du projet CAN’ART. Le Premier Ministre a mis les artistes en mission, ils ont réalisé quelque chose qui fait la fierté de la commune de Yamoussoukro. Il est normal que le résultat de ce travail soit présenté à la nation. C’est le sens de nos actions futures.

Comme quoi l’art et le sport peuvent cohabiter…

Évidemment ! Ce projet nous a donné l’occasion de démontrer qu’il n’y a pas de cloison étanche entre l’art et le sport. Les artistes peuvent transcrire les gestes et les actions des footballeurs dans leurs œuvres, et c’est ce qui a été fait. Les artistes, les footballeurs et les supporters ont vibré ensemble lors des différents matchs. L’artiste, dans ce cas, peut être considéré comme le témoin de son époque en retraçant ce grand événement sportif sur un support.

Quelle sera la suite du projet ?

La suite, c’est que le projet CAN’ART est devenu un label qui va s’inviter dans les prochaines CAN organisées sur le continent. Nous serons au Maroc pour la prochaine CAN. Nous sommes d’ailleurs en pourparlers avec l’Ambassade du Maroc à ce sujet.

Votre mot de fin.

Je voudrais d’abord remercier le Premier Ministre qui a eu l’idée d’envoyer les artistes en mission, et cette mission, je dois le dire, a été très fructueuse à travers le projet CAN’ART. Ensuite, dire un grand merci à la presse, parce que sans elle, ce projet serait mort-né, comme je l’ai souligné au début de cette interview.

Rendons à César ce qui est à César. Nous remercions également M. KKP, le Maire de Yamoussoukro, qui a présidé la cérémonie de clôture de ce projet. Étant lui-même un féru des arts, il a compris la nécessité d’amplifier ce projet, raison pour laquelle il a donné instruction au service technique de la Mairie de répertorier des sites où les artistes pourront réaliser d’autres fresques.

Nous ne pouvons que saluer cette ouverture d’esprit. Il y a aussi la municipalité de Toumodi qui va abriter la sculpture dédiée à Eto’o Fils. Bref, c’est le monde des arts, de la culture et du football qui gagne à travers le projet CAN’ART.

Jonas Kouassi

Mots-clefs : , , ,

Laisser un commentaire