Mort de Nahel: Jean Messiha risque la prison à cause de sa cagnotte controversée
Jean Messiha, le polémiste d’extrême-droite, pourrait se retrouver derrière les barreaux pour avoir lancé une cagnotte en faveur du policier qui a abattu le jeune Nahel à Nanterre. La famille de la victime a porté plainte pour plusieurs chefs d’accusation, dont l’escroquerie en bande organisée et la violation du secret de l’instruction.
Une cagnotte qui fait scandale
Le 27 juin dernier, un policier a tiré sur Nahel, 17 ans, lors d’une intervention à Nanterre. Le fonctionnaire a été mis en examen pour homicide volontaire et placé sous contrôle judiciaire. Pour lui témoigner son soutien, Jean Messiha, le chroniqueur proche d’Eric Zemmour, a créé une cagnotte sur la plateforme Leetchi, qui a récolté plus de 1,6 million d’euros. L’argent a été versé à la femme du policier.
Mais cette initiative n’a pas plu à la famille de Nahel, qui a décidé de porter plainte contre Jean Messiha et tous les bénéficiaires de la cagnotte. Selon l’avocat de la partie civile, Me Yassine Bouzrou, le polémiste aurait commis plusieurs infractions dans cette affaire.
Des mensonges et des violations de la loi
D’abord, il aurait menti sur le profil du policier et de Nahel. Il aurait présenté le premier comme un “héros du Bataclan”, alors qu’il n’aurait pas participé aux opérations lors des attentats de 2015. Il aurait décrit le second comme un “multirécidiviste”, alors qu’il n’avait pas de casier judiciaire. Ces informations auraient été données par des sources policières, en violation du secret de l’instruction.
Ensuite, il aurait détourné la finalité de la cagnotte, qui ne devrait servir qu’à aider la famille du policier à vivre. Or, si l’argent est utilisé pour payer une amende, une sanction ou des dommages et intérêts, la cagnotte deviendrait illégale et devrait être restituée.
Enfin, il aurait escroqué les donateurs en leur faisant croire qu’ils soutenaient une cause juste et noble. Or, selon Me Bouzrou, il s’agirait d’une “opération politique” visant à “diviser les Français” et à “légitimer les violences policières”.
Des peines encourues sévères
Pour ces faits, Jean Messiha encourt jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende pour violation du secret de l’instruction. Il risque également jusqu’à sept ans de prison et 750 000 euros d’amende pour escroquerie en bande organisée. Les bénéficiaires de la cagnotte sont également visés par la plainte et pourraient être poursuivis pour recel.
Jean Messiha n’a pas encore réagi à ces accusations. Il avait déjà déclaré qu’il ne comprenait pas pourquoi la famille de Nahel portait plainte et qu’il trouvait le traitement du policier “abject”.
Alexandre Martin
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