Mode et Stylisme : Ciss St-Moïse, Et Dieu créa l’artiste !

Ciss St-Moïse est un styliste-créateur de mode au talent reconnu de tous.

Depuis l’an 2000 que sa boutique est ouverte du côté de la bruyante commune de Treichville, tout semble sourire à cet ancien professeur des lycées et collèges qui a troqué la craie pour les paillettes, au point d’en devenir une référence dans le domaine de la mode en terre d’Eburnie, et même au-delà.

Pour son baptême de feu, SELECT Magazine a voulu dresser le portrait de cette icône de la mode africaine, au moment où (dans une heureuse coïncidence), l’homme aux multiples talents s’apprête lui aussi à souffler une bougie de plus, ce jeudi 26 septembre 2013.

Parcours du styliste…

« L’inspiration divine m’a permis de décliner mes noms et prénoms en ce label de Ciss St Moïse », révèle Cissé Moussa, autrefois fonctionnaire de l’Etat.

La prophétie s’est réalisée, serait-on tenté de le dire… puisque, sans prétention aucune, l’homme, qui a la parole rare, a lâché le morceau au détour d’une conversation : « Ciss St Moïse est aujourd’hui une marque ».

Personnage au parcours assez atypique, le prodige de l’Avenue 21, Rue 23 de Treichville a exercé la couture en même temps que beaucoup d’autres corps de métiers que sont « la menuiserie, le dessin, la musique …en somme, tout ce qui a trait à l’art, à la  beauté et à la perfection (…) ».

Dans cette kyrielle de professions qui requéraient autant de prédispositions, la couture prendra finalement le pas sur les autres. « Déjà à l’école primaire, pour satisfaire les besoins vestimentaires de mes frères et sœurs, je m’amusais à habiller tout le monde à la maison, puis dans le quartier. Et cela a continué tout au long de mon cursus scolaire et universitaire. Au lycée, à l’université et dans ma vie professionnelle, c’était donc l’élève-tailleur, l’étudiant-tailleur, le professeur-tailleur… », se rappelle-t-il encore.

Simplicité et sobriété sont les traits de caractère qui le singularisent dans la vie. Au plan professionnel stricto sensu, Ciss St Moïse est un homme de principes, lui, qui fait du respect des engagements pris vis-à-vis de sa clientèle (que l’on sait exigeante et sélecte),  une règle à laquelle il ne déroge jamais. « J’aime la sincérité et la simplicité chez l’homme. Et je déteste l’hypocrisie sous toutes ses formes », ajoute le fondateur de la société Tropic 105, pour camper sa vision des relations avec son entourage.

Alpha Bondy, Magic System comme modèle…

Des modèles de réussite sociale dans la vie, Ciss St Moïse en a eus. Humble, l’homme veut grandir par l’imitation de ceux qui ont fait leurs preuves avant ou même après lui. Faisant ainsi fi d’un certain égocentrisme qui caractérise habituellement le monde des stars, le créateur de mode révèle : « La réussite pour moi, c’est le parcours. Parce que tous ceux qui ont eu un parcours exemplaire, fait d’abnégation, de travail, de recherche et de succès sont pour moi des modèles. Par exemple, Magic System et Alpha Blondy sont des exemples de réussite dans le domaine musical ».

Car pour lui, la réussite repose dans le rêve assumé de tout un chacun. « Dans le rêve (c’est-à-dire la vision), quels que soient les embûches et les échecs, il est toujours important de s’accrocher… », conseille-t-il.

Croyant fermement en ses rêves, c’est la joie dans les yeux, tel un môme, que Ciss St Moïse s’est souvenu de sa première apparition au Zénith, où il eut à habiller le célèbre groupe afro-cubain, Africando.

« Je me souviens encore lorsque j’étais à l’école primaire, que je me voyais vaguement sur une scène, sans vraiment me douter que cela se réaliserait un jour. Cela aurait pu être soit par la musique, soit par le dessin, soit par la peinture dans toute autre forme artistique. C’est la couture qui m’a conduit sur la scène du Zénith avec l’opportunité qui m’a été offerte d’habiller le groupe Africando qui faisait son premier Zénith ». Sacré souvenir…

Ses hobbies

Marié et père de plusieurs enfants, Ciss St Moïse qui est presque toujours entre deux avions pour des expositions au bout du monde trouve quand même le temps de se divertir et de se détendre. Notamment dans son sport favori, la natation (le saviez-vous ?) « J’ai quand même été champion de Côte d’Ivoire en natation », dit-il tout amusé et fier.

Notre désormais ex-champion de natation adore pareillement la musique, et pas n’importe laquelle : « J’aime beaucoup la musique sous forme de live. J’aime les concerts, c’est dommage qu’on n’organise plus de concert de jazz en Côte d’Ivoire », regrette l’ex-professeur de Français qui a encore, devant lui, de belles pages de la mode ivoirienne à écrire, tant son talent, encyclopédique, semble intarissable et sa créativité, sans limites.

Didier. K