Série télé ivoirienne : Le boom
Les séries télé sont devenues un phénomène de société en Côte d’ivoire, jusqu’au point d’être diffusées hors des frontières du pays en Afrique ou en Europe. Si au commencement, il y a eu Hollywood, la Paramount, allons un jour avoir une production cinématographique ivoirienne mondialement connu ?
Au commencement, était Hollywood qui est la Mecque du cinéma. Il y a eu ensuite la Paramount, Bollywood, Nollywood, et enfin, les films à la sauce ivoirienne qui parlent de belles –mères acariâtres, de maris volages, de domestiques et d’affaires de familles qui passionnent les téléspectateurs du pays et au délà des frontières.
Les séries télévisées abidjanaises ont commencé avec la mythique émission satirique de Léonard Groguhet « Comment ça va », dans les années 70, qui tous les samedis soirs après le journal télévisé captivait les ivoiriens car, elle racontait les travers de la société. Par des sketchs, tout le monde en prenait pour son grade : Homme politique, directeurs de société, citoyens lambda. Après, il y a eu dans la même veine « Faut pas fâcher », et depuis 2002 , « Ma famille » diffusée tous les dimanches soirs qui durant six ans, a battu tous les records d’audience.
La série réalisée par Akissi Delta, une comédienne était devenue une « espèce de messe » selon Fadika Kramo un cinéaste local.
Ainsi, les épisodes de la veille sont commentés le lundi dans les salons de coiffure, au bureau. Chacun y allant de son admiration pour tel comédien campant le rôle d’un coureur de jupon ; ou encore plaignant la candeur de telle épouse qui passe tout à son volage de mari.
Dans la foulée, il y a eu « Nafi », un homme pour deux sœurs . Le genre abordant des sujets comme la famille a cédé la place des genres comme « Twenty one jump street », c’est le cas « Class A », relatant les aventures de lycéens et d’étudiants, fabriqué sur le modèle des séries d’ados anglo-saxonnes. Cela plait énormément aux jeunes qui y trouvent là un processus d’identification.
Les fictions ivoiriennes ont donc le vent en poupe et grâce aux chaines étrangères comme Vox-africa (sur le câble) elles font des adeptes hors du pays, tant en Afrique centrale, qu’en Europe dans la diaspora africaine. La preuve sur les étales de Château-Rouge(Paris18 ème), on trouve des dvd de ces séries ou encore dans les salons de coiffure africaine en province..
Cependant, si ces fictions semblent faire une percée en dehors des frontières du pays, cela est aussi le fait de la piraterie. Ainsi, des copies illicites sont vendues dans de nombreuses boutiques tant à Abidjan qu’en Europe ou en Afrique, regrette Akissi Delta : « les pirates s’enrichissent sur notre dos » accuse t’elle. Avant de poursuivre qu’elle peine à réunir 900 millions de FCA, (1,3 millions d’euros) pour le « secret d’Akissi » une série qu’elle veut tournée tant en Afrique qu’en Europe.
Dans un pays où les subventions de l’Etat sont limitées pour ne pas dire rare, les comédiens, les réalisateurs, et les auteurs sont réduits à partager leurs recettes avec la télévision publique.
(Source : AFP)