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Patience Dabany devant les tribunaux français pour « abus de confiance »

Cyril Verb | | Média

Patience Dabany

Non, la « Mama » n’est pas l’accusée. C’est elle la plaignante. La chanteuse Gabonaise Patience Dabany porte plainte contre la société de production Day For Night pour réclamer l’interdiction d’un documentaire dans lequel elle figure. L’ancienne épouse de feu Omar Bongo et mère de l’actuel président de la République gabonaise Ali Bongo estime être victime d’un abus de confiance. Elle déplore également la violation de son droit à l’image et réclame par conséquent 30 000 euros de réparation.

Intitulé « Despote Hosewifes », le documentaire incriminé renferme en effet une interview réalisée par le documentariste Joël Soler. Le film a été, pourtant, enregistré avec l’autorisation de la plaignante.

D’où vient donc le problème ?

En janvier 2017, Day For Night sollicite Patience Dabany pour une interview consacrée aux « matriarches en politique ». L’artiste et son manager pensent que les échanges porteront sur l’influence de celle-ci sur la carrière politique de son fils, Ali Bongo. Et, que sa propre carrière musicale sera au centre des discussions. Elle accepte de répondre aux questions du documentariste pour dévoiler « L’amour d’une mère ». L’accusation estime ainsi n’avoir jamais été informée par les producteurs du film sur la destination finale de cette interview. Despote Hosewifes est une série de portraits d’épouses d’anciens dictateurs dont des dirigeants nazis de l’ère Hitler.

Inadmissible, estime-t-on dans l’entourage de Patience Dabany. Elle se plaint à la fois de la dénomination du film et de l’association de son image à des personnalités controversées telles Magda Goebbels, épouse du ministre de la Communication nazi, qui a empoisonné au cyanure ses six enfants à la chute du gouvernement d’Adolf Hitler.

« Quand (…) la société de production Day For Night a pris contact avec Edgar Yonkeu, le manager de Patience Dabany, il était question de réaliser un documentaire sur les femmes qui ont eu un impact sur la carrière politique ou scientifique de leur enfant. Jamais le titre réel du documentaire [Despot Housewives] ne leur a été indiqué », explique Me George Arama, l’avocat de la chanteuse, sur la base de courriels échangés entre les producteurs et le manager de Patience. L’accusation souhaite donc l’interdiction du film initialement programmé le 27 septembre. Mais, suspendu du fait du référé en justice de Patience Dabany.

Dans le camp de la défense, on estime avoir bien indiqué que le portrait autorisé par le ministère de la Communication gabonaise porterait sur les « matriarches en politique ». Dans le monde de la production audiovisuelle, on estime que « l’assignation porte atteinte à la liberté de la presse ».  Selon l’avocat de Day For Night, « Rien dans ce film n’est scandaleux, choquant ni attentatoire à la dignité humaine, ce qui pourrait justifier son interdiction ». La justice française devra trancher entre ces deux camps le 16 février prochain.

 

Cyril verb

 

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