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Egypte : le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid, alias « Shawkan », est remis en liberté sous condition

Irene COULIBALY | | Média

Détenu depuis près de 9 années en raison de sa couverture de la répression d’une manifestation d’islamistes au Caire, le photojournaliste égyptien Mahmoud Abu alias « Shawkan », a été mis en liberté ce lundi 4 mars 2019, selon l’information donnée par son avocat.

Me Taher Abdoul Nasr, avocat du photojournaliste a annoncé sa libération et affirmé que Mahmoud Abu Zeid, dit « Shawkan », était chez lui à son domicile. Sorti du commissariat d’al-Haram, près des pyramides de Guizeh, il a été accueilli par ses parents et depuis des photos de lui défilent sur la toile. Mais sa liberté est conditionnée car  il devra dormir au commissariat de son quartier chaque soir et être sous contrôle judiciaire pendant encore 5 ans. Une décision qui n’est pas du goût du Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

Le coordinateur Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’ONG, Sherif Mansour, cité dans un communiqué rapporté par l’Agence France-Presse, demande aux autorités de « mettre fin au traitement honteux de ce photojournaliste en supprimant toute condition à sa remise en liberté ».

Shawkan est poursuivi depuis 2013 pour meurtre, tentative de meurtre et appartenance à un groupe terroriste, il risquait pour cela la peine capitale avant d’être condamné à 5 ans de prison en septembre. Mais il a bénéficié du soutien de ses confrères et de plusieurs ONG internationales qui réclamaient sa libération, en pointant du doigt l’attitude du pouvoir envers les médias. Le président Abdel Fattah al-Sissi a ainsi été régulièrement mis en cause par les organisations de défense des droits humains. Et la libération conditionnelle du photojournaliste n’arrange pas non plus la situation déjà bien tendue.

Depuis les émeutes d’août 2013, plus de 700 personnes avaient été jugées et reconnues coupables en septembre de destruction de biens publics et meurtre de policiers. 75 personnes, dont des dirigeants des Frères musulmans, avaient également été condamnés à mort et 214 autres à 5 ans de prison. Certaines  comme Shawkan ont bénéficié d’une liberté ce lundi.

 

Irène COULIBALY