Pierre GNONKA : Président de la CMIRE et organisateur des journées d’amitiés franco-ivoiriennes « AWANE-CERGY 2009 ».
Sourire régulier au coin des lèvres,regard profond et comportement un brin timide qui force le respect, Pierre GNONKA a pris le pari de toujours agir dans l’ombre pour ce qu’il trouve juste et qui va dans le sens d’un quelconque développement de sa terre natale qu’est la Côte d’Ivoire. Vivant en France depuis plusieurs années, cet ancien marin originaire de l’ouest de la Côte d’Ivoire et aujourd’hui président de la CMIRE (Coopérative des Marins Ivoiriens Résidant en Europe) a touché et vu juste en organisant les Premières journées culturelles d’Amitié franco-ivoiriennes dans la ville de Cergy du 09 au 11 octobre prochain. Dénommé « AwanéCergy2009 », cet événement majeur réunira une bonne brochette de personnalités françaises et ivoiriennes du monde de la Culture pour définitivement sceller une amitié naguère solide et aujourd’hui devenue on ne peut plus fragile entre la France et la Côte d’Ivoire. Un Dialogue des Cultures aura bien lieu ces jours là…
Bonjour Pierre GNOKA, présentez vous à nos lecteurs
Je vous remercie tout d’abord de m’avoir accorder cette occasion de m’exprimer. Comme vous l’avez vous même dit je suis Pierre GNOKA, je suis ivoirien et je vis en France depuis plusieurs années. Après avoir travaillé plusieurs années dans la marine à la SIPMAR de M. Konaté Valy qui est aujourd’hui vice président de la Chambre d’Industrie précisément, je suis rentré dans une compagnie maritime espagnole où j’ai navigué dans plusieurs pays. Je suis revenu en France où j’ai obtenu mon diplôme de mécanicien bateau et j’ai intégré par la suite la Banque CIC (Crédit Industriel et Commercial) où j’y suis jusqu’à présent.
Vous êtes également le Président de la CMIRE. Qu’est ce que c’est concrètement et quels sont ses objectifs ?
La CMIRE est la Coopérative des Marins Ivoiriens Résidant en Europe. C’est une coopérative que moi et mon ami et frère Yves Gnoukoury qui vit en Italie avons créer. Nous l’avons créer pour répondre à l’appel des autorités selon laquelle chaque ivoirien où qu’il soit doit contribuer au développement de la Côte d’Ivoire. J’ai donc décidé d’aider mon pays dans le milieu de la Marine. Pour ceux qui connaissent les ports de pêche en Côte d’Ivoire, il n’y a aucun petit pavillon de pêche pour un grand pays comme la Côte d’Ivoire et qui forme des marins. C’est dans ce contexte que nous avons décidé en collaboration avec M. Gnoukory de créer cette structure pour faire de San Pédro le deuxième plus important port de pêche de Côte d’Ivoire.
Revenons à ces journées d’Amitié franco-ivoiriennes que vous organisez dans la ville de Cergy du 09 au 11 octobre prochain…
Vous savez, sans vouloir donner dans la caricature, la Côte d’Ivoire et la France sont deux pays étroitement liés par l’Histoire. Nous avons avec ce pays un lien indéfectible qui est la langue Française et autres pratiques quotidiennes communes.Nous ivoiriens ,nous avons une particularité unique en son genre car nous n’avons que le français comme Langue officielle commune et nationale malgré plus de soixante ethnies que nous possedons qu’on soit du sud ,du nord ,de l’est ou de l’ouest. Nous nous comprenons que par le français ,ce qui n’est pas le cas de certains pays francophones comme le Sénégal où on parle le Wolof sans un mot français ou en Centrafrique où le sango est une langue nationale ou même près de nous le Burkina où le Moré est national.Il y’a eu une guerre certes, il y’a eu des évènements désagréables qui ont empiétés sur les relations solides qu’entretenaient ces deux pays. La Côte d’Ivoire aujourd’hui retrouve la Paix, elle se reconstruit et tente de panser ces blessures du passé. Alors pourquoi ne pas enterrer la hache de guerre et repartir sur de bonnes bases avec la France. C’est en cela que nous avons décidé d’imposer la culture comme LE facteur qui rassemblera les deux peuples. Vous le savez autant que moi la culture a toujours réussi là où la politique a échoué. Elle a toujours su faire fi des différences raciales ethniques et religieuses pour réconcilier des peuples. En résumé, elle est synonyme de paix, de cohésion sociale entre les peuples. Voilà pourquoi nous avons choisi de célébrer l’amitié franco-ivoirienne par la culture dans la ville de Cergy.
A quoi devrons nous nous attendre lors de ces journées culturelles ?
Nous sommes à un moment crucial ou la Côte d’Ivoire doit définitivement signer son retour dans le concert des nations et redorer son image. Nous avons donc contacté le Ministère du Tourisme pour tenir des stands dans le but de montrer la Côte d’Ivoire à travers des expositions artistiques (artisanat, livres, gastronomies…) Ils nous ont dit qu’ils nous contacterait après une séance de travail. Nous attendons toujours la suite de leur séance de travail.
Pour revenir à votre question concernant le menu de ces journées culturelles, il y’a aura des invités de taille dont son Excellence M. Pierre Kipré, ambassadeur de Côte d’Ivoire en France qui n’a pas hésité à nous donner son accord pour sa participation, l’ex ministre français de la Culture Jack Lang, Jean Roche, expert culturel auprès de l’UNESCO, Guy LABERTY de la Fondation Jean Jaurès, Louis Mendès, premier vice-consul de l’ambassade de Guinée Bissau en France, Koitee Tom, secrétaire et consul de l’ambassade du Libéria en Côte d’Ivoire.
Pour ce qui est des artistes invités, nous aurons droit à des prestations inédites comme celle de l’indémodable Ngues Bon Sens, de Dickael Liadé, de la Compagnie de danse Guélassémon qui est à saluer car elle représentent dignement la Côte d’Ivoire en France à chacune de leur manifestation. Il y’aura aussi plusieurs autres artistes ivoiriens comme français qui monteront sur scène.
De façon un peu plus concrète, quelles sont les actions qui vont meubler ces journées culturelles?
Ces journées constitueront en effet une plateforme sur laquelle nous allons échanger avec le peuple français tout ce que nous avons comme acquis culturel. Outre la prestation d’artistes ivoiriens que nous avons cité plus haut, nous ferons une exposition d’art, des écrivains ivoiriens exposeront leurs livres, la gastronomie ivoirienne sera montrer sous toutes ses formes à travers la présentation de plusieurs mets venant de plusieurs régions de Côte d’Ivoire, la mode traditionnelle ivoirienne sera également présente au travers d’un défilé d’un mode. En fait, la Côte d’Ivoire dans toute sa splendeur, dans tous ses atouts culturels se fera élégamment découvrir lors de ces journées d’amitié franco-ivoiriennes qui se tiendront dans la ville de Cergy.
Ces journées culturelles seront-elles uniques ou comptez-vous faire d’autres éditions les années à venir ?
Nous avons cette année choisi la ville de Cergy car c’est une ville cosmopolite. On y retrouve un brassage culturel fort intéressant et impressionnant. Cette édition ne sera
pas la seule car nous comptons en faire une chaque année. Nous avons lancé une invitation à plusieurs collectivités qui veulent bien accueillir bientôt ces journées d’amitié franco-ivoiriennes. Elles peuvent se dérouler dans la ville de Marseille, à Lyon ou encore en Côte d’Ivoire à Grand Lasso dans la Sous préfecture d’Issia par exemple, à Adzopé ou dans les villes du Nord. Nous allons perpétuer ces journées au travers de la culture.
Un dernier mot ?
Je vous remercie sincèrement de m’avoir permis de m’exprimer dans votre journal qui fait beaucoup pour la culture en général. Je tenais également à remercier sincèrement Monsieur l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France S.E.M Pierre KIPRE pour la confiance qu’il nous a accordée pour ce projet, Monsieur Laurent ZEKPA, professeur d’économie et de gestion à l’académie de Mayotte pour tout ce qu’il a fait et continue de faire pour la réussite de ces journées culturelles. Je remercie aussi toutes les personnes qui, de près ou de loin gardent un œil vigilant pour le bon déroulement de ces manifestations.