Côte d’Ivoire: le prix du cacao fixé à 2 200 FCFA/kg

La Côte d’Ivoire, géant mondial du cacao, frappe un double coup en 2025 : le prix du cacao fixé à 2 200 FCFA/kg et un investissement massif dans la couverture santé des producteurs. Une stratégie qui marque un tournant social pour des milliers de familles rurales.
2 200 FCFA/kg : un prix qui redonne espoir aux planteurs
Le gouvernement ivoirien a officialisé le 2 avril 2025, lors d’une cérémonie solennelle à la Caistab (Caisse de stabilisation), un prix d’achat du cacao fixé à 2 200 FCFA/kg pour la campagne intermédiaire 2024-2025. Une augmentation de 22,2 % par rapport aux 1 800 FCFA/kg de la saison précédente. Un geste salué par les acteurs de la filière, alors que le pays fournit près de 45 % de l’or brun mondial.
« Cette hausse n’est pas qu’un chiffre. C’est une reconnaissance du travail des planteurs, piliers de notre économie », a déclaré Kobenan Adjoumani, ministre de l’Agriculture, devant un parterre de coopératives agricoles. Une annonce calculée pour apaiser les tensions récurrentes sur les revenus des producteurs, dont 600 000 vivent sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.
952 millions FCFA pour la santé : le cacao au service de la protection sociale
L’événement a aussi été l’occasion d’un geste symbolique : la remise d’un chèque de 952 millions FCFA à la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Objectif ? Prendre en charge le ticket modérateur (reste à charge) des 700 000 producteurs de cacao déjà affiliés à la Couverture maladie universelle (CMU), sur 1,1 million visés.
« Le Président Ouattara l’a promis : aucun planteur ne doit choisir entre se soigner et nourrir sa famille », a rappelé Adama Kamara, ministre de l’Emploi. Un pas de plus vers l’inclusion sociale dans les zones rurales, où l’accès aux soins reste un défi.
Cette double initiative s’inscrit dans un contexte de pression internationale sur les conditions de vie des producteurs de cacao, souvent critiquées par les ONG. Si la hausse des prix pourrait dynamiser les revenus des ménages, son impact réel dépendra des aléas climatiques et des cours mondiaux, volatils depuis 2023.
Du côté de la santé, le gouvernement table sur un effet boule-de-neige : « En protégeant les planteurs, on sécurise la filière toute entière », analyse un expert présent à la cérémonie. Reste à concrétiser ces promesses sur le terrain, où certaines coopératives dénoncent encore des retards de paiement.
Avec cette annonce, la Côte d’ envoie un signal à ses partenaires économiques. Un pari audacieux, à l’heure où la concurrence ghanéenne et nigériane se durcit.
Lucie Assi
Mots-clefs : prix du cacao en côte d'ivoire 2025