Le tatouage, un langage muet mais très parlant
Provenant des entrailles originelles de la langue tahitienne « tatau », le tatouage marque son impact en tirant sa source naturellement (signification) des verbes d’action, comme : Dessiner, marquer, imprimer, laisser trace d’où la traçabilité.
A l’égard de cette transition sonore, diverses possibilités nous interpellent du parcours pris par ce vocable. Emetteur des grandes sensations visiblement tangibles, la racine au sens propre de cette action renvoie spécifiquement à ces deux verbes : « inciser et frapper » d’une part, et d’autre part, frapper en incisant ou encore inciser en frappant.
Cette anthropologie graphique, en se mariant fantastiquement aux jeux, clairement séduisants de cette réflexion sémantique, dans une finalité, de saisir ce vaste enclot de connaissance, dans l’ensemble de sa totalité, advient dans ce principe de faire un étalage historique sur sa transmigration depuis la nuit des temps.
Comme l’a toujours énoncé à chaque instant selon les réalités de notre monde, la pensée, dans son concept phénoménologique fait échos dans notre esprit. Cet enclos (notre esprit), en entraînant des occasions prédominantes sous un angle de réactions, se limite à la base de sa divergence. Est-ce une forme d’acte de créativité sous réserve d’une prise nouvelle de conscience ? Ou d ‘une maturité alliant les essences de fécondité rationnelle raisonnée ? Ou encore moins, d’une immaturité sous une caution de donner raison à irraisonnable ?
Ces regards d’horizon aussi divers, mais très réactifs dans l’ensemble suscitent la divergence du mental, selon chaque individu, en fonction de leur culture respective.
S’adonnant ainsi à ce concert d’intelligibilité remarquable, retenons, ici, de toute habilité ce postulat, comme une interrogation sur le véritable statut du tatouage, dans un espoir de mieux l’appréhender d’autant plus facilement sans doute sur tous les angles.
Le tatouage serait-il une innocence qui nous apparaît immédiatement comme réalité, ce qui confère à l’être humain de se sentir accepter dans une société, qui aujourd’hui nous montre son vrai visage ?
Le tatouage : une marque symboliquement déposée
L’histoire du sens de cette belle pratique naquit pour des raisons sociétales, il y a plus de 5000 années avant J-C. Aussi vaste que son histoire, c’est dans cette logique que nous pouvions évoquer avec simplicité, la diversité des personnes qui cohabitent avec cette tradition ou encore plus, ce phénomène culturel.
Dans une approche bien soutenue en langue française aussi bien que d’autres langues singulièrement d’ailleurs, le tatouage comme une marque d’inscription sous une forme linéaire, graphique, au format d’un dessin bien spécifique, apparaît de manière mécanique ou artisanale comme une introduction par scarification d’un ou plusieurs pigments sur la couche cutanée. A l’aide d’une piqûre, l’insertion de médiums monochromes ou multi-chromes sous la peau, afin de laisser une visibilité du marquage indélébile grâce à la transparence du derme (une couche moyenne séparant l’épiderme et hypoderme).
En effet, si dans certains cas d’évolution sociale, des situations apparaissaient toujours par voie accidentelle, il est probable que dans notre recherche, les tous premiers tatouages dans une perspective de création, furent purement par accident. A savoir, par exemple, le frottement d’une blessure (plaie) avec des doigts pas trop propres, qui une fois refermée garde une cicatrice constante, donc intangible, retiendra une autre qualité tinctoriale (coloration) pigmentaire nuancée, de cette partie du corps comme relique.
Depuis cette découverte magique, l’ensemble de la communauté humaine ne cesse d’accroître son imagination sur tous les grands axes en conformité avec les conditions hygiéniques, l’esthétique chromatique, graphique et le processus de réalisation de cette coutume assez sympathique.
Avec l’appui d’immenses recherches sur ce fondement, il est pratiquement possible de se séparer d’un tatouage, de notre ère.
« Chose impensable depuis des décennies, est devenue de nos jours pensable et réalisable ».
A travers un approfondissement de notre champ de recherche sur l’aspect et l’impact performatif (performance artistique) liant les pratiques artistiques axées sur le corps humain et ses attributs, ainsi que l’esprit autour duquel se nourrit cette force des grandes possibilités motrices, nous en dégagerons, ici, l’origine de son histoire, les vertus qui le caractérisent, et l’ensemble des fonctionnalités (rôle) l’associant aux diverses sociétés qui font corps et âme avec la dite pratique corporelle.
Une origine mélodieuse et efficace dans le temps
« Si Aristote compare parfois les organes des animaux à certaines machines, c’est toujours en considérant le vivant comme une production originale de la nature, dans la mesure où il possède une « âme » qui lui assure l’indépendance de ses mouvements ». C’est juste éveiller en l’être humain, l’être dont la pensée reste dans une logique assez considérable, cette notion de « la connaissance du vivant ».
Seule, en face du devoir terrestre au quotidien, la nature dominante de l’être humain aborde, signe et cherche dans l’abondance des possibilités perpétuelles, la voie d’une sagesse sous l’acquisition d’une double maîtrise efficace : celle d’un monde typiquement extérieur et celle de son univers intérieur dite personnelle.
Quelque soit la valeur de tous ces points de vue, nous ne devions en aucun cas omettre l’histoire que dégage cette forme de pensée de l’être humain, sous cette étiquette d’éternel insatisfait, toujours en quête de nouvelles mentalités (conscientes) pour se sentir maître dominateur sur les autres êtres qui englobent l’univers naturel.
Le tatouage. Est-ce une civilisation ou une pratique dans une culture au service d’un art ? Ou un art dans une pratique culturelle ?
Pour une compréhension authentique, référons-nous à sa petite histoire qui se confond à celle des humains depuis la nuit des temps.
Selon la configuration de l’esprit qui féconde en matière expérimentable non périssable, aux arômes les plus vitales dans un programme de développement durable, le tatouage paraît dans un enclot revêtu d’une puissance sémantique dans les sociétés antiques d’origine chinoise. Existant de plus de 5000 ans, il est radicalement avec une grande difficulté de préciser historiquement où le tatouage tire sa source de motivation et aussi bien où s’étant sa situation géographique.
Symbole indiqué dans le primitif du « wen » comme le caractère simpliste dédié à l’écriture, à l’art d’écrire ou encore à « l’écrit », le tatouage garde depuis tout temps, cette sagesse politique confucéenne, malgré au fil du temps, le peu d’histoires écrites sur son évolution comme coutume. Mais certaines traçabilités picturales nous laissent supposer son existence depuis au moins 8000 ans avant la parution du calendrier chrétien, selon les recherches personnelles réalisées par Pauline Nuss
Un mode fondamental de communication
Signifiant dans un sens très charismatique de l’art de tisser, ou des lignes qui se croisent, « wen » comme le cerveau se qualifie d’armures, sous cette apparence de fil de trame et de fil de chaîne dans les normes conventionnelles du tissage entant qu’un art. Semblable aux rides, à nos propres veines, face à sa propre interrogation, cette notion (wen) caractérise sainement les graphies, en sommes les dessins.
Par l’entremise de certaines découvertes faites par des scientifiques-chercheurs, celle de la momie « Ötzi » dans la région montagneuse italo-autrichienne, confirmait les nombreuses hypothèses de leur ancienneté, tant sur l’aspect de la pratique que dans sa totalité. L’emplacement de ces graphies face à leur cavité (articulations et points d’acuponctures), orientait les chercheurs plus nettement, dans un appareillage bien fécond, de la tache thérapeutique qui liait les opérateurs de cette coutume, de nos jours très prisée.
Le tatouage, en dépit de ses généralités, se singularise des autres arts, comme une invocation permanente, d’une identification aux puissants trésors célestes, tout en lui permettant une large ouverture sur la richesse des voies soumises aux principes du langage communicatif.
Un rite d’insertion ou d’intégration à un groupe social
Tantôt, conditionné aux mœurs des sociétés, le tatouage est le garant inaltérable d’où l’éclaireur des tribus.
D’autres témoignages en terre Egyptienne sur des momies, présentaient semblablement certains symptômes à celles d’Ötzi, mais cette fois-ci avec plus d’éléments graphiques étalés, sur une grande majorité de la superficie corporelle. Après des autopsies, ces momies retrouvées dans cette partie de l’Egypte datent de plus 2200 années avant l’ère chrétienne. La carrure graphique de ces trouvailles semblerait d’autant plus axée sur la notion d’embellissement des valeurs décoratifs et principalement de son caractère religieux.
Contrairement aux premières momies, celles retrouvées en Sibérie dans la vallée de « Pazyryk » montraient sa parfaite conservation de ces éléments graphiques d’animaux sous forme de grades, comme quoi, une valorisation symboliquement, hiérarchique réservée aux diverses classes sociales comme par exemple : les personnalités de haut rang, les nobles et des chefs.
L’aspect rigoureux de ces recherches a facilité la variation multiforme et significative du tatouage, en fonction des peuples et de leurs pays respectifs. En d’autre terme, l’on pourrait le considérer dans nos cultures d’origine traditionnelle africaine, comme une autorité traditionnelle, qui dans les villages, a le grand pouvoir de décision. Rassurant de tout bord, de par sa canne de chef de lignage, le tatouage assure la fonction d’intégration et d’appartenance à un rang parmi les membres d’une société bien déterminée.
Un symbole d’identification et de représentation des vertus
Dans des civilisations notamment décrites comme celle de la Chine, si le tatouage a révélé à l’homme de s’identifier par son physique et le reste de ce qui pourrait suivre, aux animaux, c’est simplement une rationalité de son pouvoir d’intellect, en vue de s’approprier la puissance du ciel comme « vertu » ou signe emblématique tribal.
Développé sur de nombreux sites conjointement, l’art de cette culture a connu à travers le globe terrestre une multiplicité de rencontres interculturelles (civilisations) entre les peuples dits pluriels. Contraint, selon son usage, cette civilisation (le tatouage) au départ, avant d’être de nos jours un accessoire de mode, servait à mettre à l’écart de la société ses initiés ou adeptes d’une certaine manière, au fin de consolider cette appartenance à un groupe, équivalent à celle généralement, d’une gamme de produits de beauté.
Pris entre grain de beauté et vertu, le tatouage embaume avec une immense principauté, les symboles d’identification associant les valeurs qui l’engraissent quotidiennement, dans un potentiel spécifique dit magico-mystique.
Animé d’une ambivalence caractérisée, cet ancêtre préhistorique a, dans toutes les faisabilités, su goûter à ce double sens des normes logiques, qui tendent à adapter quelque chose en l’apprivoisant à une situation (le sujet), les vertus et aussi bien sans relâche, la folle forte puissance de cet « être-objet » auquel, elle est assimilée. Une volonté bien raisonnée qui fonde à (immuniser), à titre curatif le premier contre tous potentiels malveillants du second. Cela s’explique carrément bien par des graphies et des dessins d’animaux dotés d’une ferme puissance ou très dangereux etc. Evoquant avec une visibilité de consécration à l’être dans sa symbolique, cette notion d’identification frise naturellement sur le sens propre du mot « don » et impérativement de cette complétude, vue comme une posture dominante en signe d’allégeance.
Difficile de saisir l’estimation du temps nécessaire face à la naissance de cette civilisation, il serait pour nous, très important de livrer avec clarté, les différentes spécificités qui prennent donc racine en cet art de tatouer dans la seconde partie de notre analyse.
Désiré Amani