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Chronique: Rite et rituel, approche et interaction de nos jours ?

Dez le sex | | Litterature

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Le rite est reconnu de tous, comme étant un arsenal de cohésion sociale, explicite de notre culturalité. Serait-il plausible de donner une approche de cette notion de nos jours, où l’on parle de contemporanéité? Johan Huizinga, d’origine néerlandaise, reconnu de par son talent d’historien a approfondi des réflexions sur les notions du rite. Il a développé son raisonnement en rapprochant le rite au « jeu du secret », allant « du mystère » jusqu’à « l’action du sacrée ».

Littéralement, il annonce les couleurs du rite par une définition, sous une configuration semblable à celle de Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov, en donner une approche notionnelle de l’Art » dans son œuvre intitulée : « création artistique et création spirituelle ». Pour Johan Huizinga, l’homo ludens est « celui qui se sent libre de jouer. C’est celui qui découvre que lui aussi peut faire partie du jeu ».  Perçu comme une personne qui croque la vie à pleines dents, en toute liberté, la notion de l’homo ludens, nous semble très intelligible (transparente) dans son entendement. L’action rituelle devient donc « un spectacle, une représentation dramatique, une figuration, un geste répétitif et réglé : en d’autres termes, un jeu ». En effet, Huizinga  retrace le processus (départ) qui mène une action au succès du jeu (rite) par une  quelconque liberté, dans une localité aux caractéristiques spécifiques. Le rite, le propre de l’humanité est en tous lieux (partout) où l’on peut croiser son semblable. Herbert Spencer, qui, en amont, avant le XXe siècle fut un des pionniers (pères) de la sociologie,  relevait que, dans nos façons d’être (manières), et d’entretenir nos rapports et interactions (relations) avec autrui, «le régime le plus primitif, le plus général et le plus spontanément récursif est le gouvernement des rites». Ils  (rites) vivent, mangent, dorment, se réveillent, avec nous et nous éduquent pas à pas dans la quête de notre pitance identitaire. Dans notre société actuelle, société moderne valorisant le flux d’autonomie identitaire, accueille ici, ce jeu associé (cette langue identitaire) comme la parole que tissent l’écorse et l’arbre.

Comment prendre corps avec ce phénomène social, traditionnel à la fois contemporaine dans sa globalité ? Et comment transmettre par une définition, cette mémoire vivante dans toute son intégralité ?
Depuis la nuit des temps, les hommes ont voulu se regrouper, afin de mener une recherche obstinée de vérité sur leur condition de vie. Parmi les mythes les plus persistants de cette véracité conditionnée, existe  bien sûr les rites et rituels. Mais qu’est ce c’est, au juste le rite ? Disons que pour notre ère contemporaine, tout n’est pas plus simple que ça, si nous voulons donner une approche conceptuelle au rite et rituel.

Jacques Gleyes et Muriel Valette, dans une tentative d’élaboration théorique des notions de rites et rituel, dans  “Corps et Culture” évoquent les mêmes difficultés. “Définir la notion de rite ou de rituel (concepts peu éloignés) n’est pas chose aisée.” D’un commun accord, ils partagent cette écriture mémoriale, sous la plume de l’auteur Jean Cazeneuve, dans l’Encyclopédoedia universalise, observant la pluridimensionnalité que la notion du rite peut avoir selon les contextes dans lesquels elle est employée. Déterminé comme étant une pensée, le rite réagissant comme la motricité du caméléon, adopte un comportement pulsionnel émotif. Tantôt présent dans le milieu zoologique, le rite semble une étiquette associée à des habitudes préconçues sans fondement rationnel.

Nos multiples pratiques usuelles depuis la naissance des siècles, sont-elles constamment rituelles?
En 1912, dans la dernière publication du livre d’Emile Durkheim “les formes élémentaires de la vie religieuse”, il donne comme définition aux rites, si je m’en tiens à son propre propos que :” les rites sont des règles de conduite qui prescrivent à l’homme comment se comporter avec les choses sacrées”.  Il fait figurer en incluant le rite dans les conditions de la religion, en examinant tous les contours de cette insertion  au sein d’un groupe classe. A partir de cette analyse, Maître Jean Cazeneuve répond à notre préoccupation, dans son livre intitulé ”Sociologie du rite” parru dans les années 1971 que: “le rite est une action qui est suivie de conséquences réelles”.
Par compte ces conséquences (rites), quelque soit leur nature sont appréciées comme “des actes répétitifs et codifiés, souvent solennels, d’ordre verbal, gestuel et postural, à forte charge symbolique”. Telle est la définition du rite contemporain que nous donne C. Rivière, dans le dictionnaire de sociologie. Le rite dit traditionnel renvoie plus largement les rapports liés entre la religion et les forces surnaturelles. C’est plutôt une dimension plus sacrée, à double visibilité: magique et métaphysique. D’où cette emprise de la devotion. Une religiosité délectative.

Le changement radical de statut à vocation collective, dans un souci de cohésion sociale,  respecte d’une manière plus large, au plan sémantique, la conception du rite dans sa ritualisation.  Décrite dans le secret des dieux (des sociétés dites initiatiques), sous une cette appellation  de rite de passage. Un changement d’état. Comme cette étude de cas : la transition de l’âge de la puberté à l’âge de la maturité fixée. Un changement d’état sous trois axes  de transformations  bien spécifiées du cérémoniel, le magique du profane et celle du religieux.

Analysés comme un voilier, par rapport à la puissance de son vol ou encore à son aptitude à utiliser le vent, le rite et le rituel sembleraient  être indissociables au sens des croyances et des mythes dans la vie des (ou de certains) peuples. Car cet héritage est jalousement conservé comme une réserve ancestrale, dans laquelle l’on vient puiser la mémoire du patrimoine culturel. Une plateforme didactique d’ordre psychopédagogique dans un espace, un lieu de passage, un changement d’espace ou une zone d’import et d’export… Si je m’allie au concept de l’illustre  maître Michel Foucault et me réfère au vocabulaire «  foucauldien » sur la théorie des « hétérotopies » dans les cultures.