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Chronique : La performance en terre africaine.

Dez le sex | | Litterature

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Si l’on considère que l’art est toujours demeuré ce véritable porte-parole, ce trait d’union entre toutes les époques et les peuples, l’Afrique n’aura donc pas été en marge de tous ces mouvements artistiques bien qu’etant de tout temps assimilé dans sa conceptualisation au mysticisme. C’est peut être  pourquoi le vocable de la performance en Afrique renvoie au mystère dans un ensemble de rites.la vie, de la nature, le quotidien… le tout dans cette originalité dans laquelle est très souvent décrite les actes journaliers.

Cette activité artistique est à l’africaine basée sur la tâche, le devoir de l’individu en face de soi, pendant l’acte performatif,ce qui dénote d’une folle et forte liberté dans l’expressivité.

« Amouhi ou Gorguhai » reste le patronyme de ce que l’on nomme « happenig ou performance » dans le jargon de l’art en général.
Le Amouhi ou Gorguhai se définit ainsi comme une approche de l’activité humaine courante en accord avec le produit de cette activité sensorielle.
Cette sensorialité tire sa souche entre divers éléments accostés à dessein aux pulsions émotionnelles conduites par notre intellect.
Cet acte performatif ou « Gorguhaïque » s’exprime visiblement dans la motricité des masques tels que: « le djê » , « le zaouli », «le goli», le masque échassier, les jongleurs d’enfants, etc… Des rites, des initiations à la vie, des cérémonies rituelles sous forme de fêtes intergénérationnelles font part également à cette motricité. Des cas comme les naissances, le « kpakplaisme », le «bossonisme » les chansons du réveil matinal, celles dans les champs de canne à sucre , les travaux champêtres, les « toukpê » ou les alliances à parentés inter ethniques sont des éléments fondamentaux de ce que l’on peut appeler une action performative .

Les actes à caractères performatifs dans quelques sociétés ouest-africaines

Le « Dipri de Gomon » est une fête traditionnelle, mystique, religieuse, très profane au cours de laquelle surviennent la transe, la force et la puissance dans le gestuel. Il réconcilie les vivants avec les morts et les génies, contribue à recréer au sein de toute la communauté l’unité et la cohésion nécessaire à sa sécurité et à sa survie.

Le cycle de la naissance à la mort, une seconde fête synonyme à la première, dont l’évolution se démarque par la prise du pouvoir vers la grande sagesse, est présenté en trois étapes (adjandji -lohow – ébaibe) .

Les cérémonies de baptême tel que « l’abissa » sont d’ordre annuel, incarnant aussi bien la réconciliation et la purification de l’esprit. C’est le moment où toute cette communauté lave son linge sale en famille. Cette traditionnelle fête culturelle et de réjouissance est orchestrée par la grande famille de la communauté dite « n’zima » pour matérialiser les concepts de démocratie, d’affectivité et de justice sociale. Le peuple originaire du Ghana notamment « les n‘zima », se retrouve autour de leur chef et aux sons des tamtams et de diverses percussions pour faire le bilan de l’année écoulée, et éventuellement dénoncer ou les injustices commises, ou de les confesser publiquement dans le cadre d’une demande de pardon aux siens et d’un repentir. Cette prestigieuse cérémonie de l’« Abissa » est célébrée chaque année entre la fin du mois d’octobre et le début du mois de novembre.

Le «bossonisme» est un rituel marquant la présence d’une force invisible surnaturelle dite esprit Kômian.
Le Bossonisme affirme l’existence, dans la conception africaine, d’un dieu unique créateur du monde et des hommes. Adiaffi, père fondateur du bossonisme donne pour démonstration, le nom du Dieu suprême unique dans différentes langues de la Côte d’Ivoire : « Gnamien kpli en anyi-baoulé, Lago en bété, Zeu en akyé, Gnonsoa en wê ». Ce Dieu suprême se tient loin des hommes avec lesquels il n’a aucune relation. Il a créé des puissances intermédiaires, envoyées comme des messagers, les Bossons. Afin d’éviter toute confusion avec le polythéisme, Adiaffi préfère le mot « génie » à celui de « divinités intermédiaires », réservant le mot divinité au seul Créateur (Gnamien, le Ciel, en anyi). Malheureusement, il ne dit rien de la Terre (Asiê en anyi), puissance chlotienne tout à fait importante dans nombre de systèmes de croyances africains.

La cérémonie du dixième enfant, sous une emprise socioaffective, marque visiblement la richesse, l’amour et la grande noblesse de chaque famille. Durant cette grande cérémonie, celui-ci ou celle-ci doté(e) d’une puissance très aiguë et intuitive reçoit la purification des divins et devient l’éclaireur de sa famille
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Les cérémonies rituelles de masse et les manifestations magiques ou religieuses concourent à une affirmation mère du lien social en terre ouest-africaine précisément en Côte d’Ivoire.

Cet acte à caractère artistique, d’une grande valeur multisociale, très prisé de nos jours, mérite d’être reconnu comme un art à part entière et d’ être enseigné dans nos institutions pédagogiques, culturelles Africaines ( les écoles des beaux-arts, les activités scolaires et culturelles…)