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Spectacle déambulatoire « Awobobo Zinkpè » L’inédit du fitheb 2008 !

Sessi Tonoukouin | | Théâtre

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La troisième journée de la neuvième édition du Festival International de théâtre du Bénin (fitheb) a connu son côté festif et populaire à travers le spectacle déambulatoire « awobobo Zinkpè ». Quatre géantes pièces ont su crée l’inédit à travers la ville de Cotonou. C’est une initiative du plasticien Dominique Zinkpè. Liesse populaire et découverte.

« Awobobo Zinkpè » en langue populaire fon. « Epoustouflant » en français ! Un concept nouveau, une nouvelle approche de l’installation chez le plasticien Zinkpè. Il a su l’imposer dans le cadre de la neuvième édition du Fitheb. Curiosité. Attraction. Commentaires.

Emerveillement ! Le public de Cotonou et les festivaliers sont restés éberlués à la vue de cette grosse artillerie artistique du célèbre plasticien Béninois Dominique Zinkpè. Quatre pièces de curiosité, qui retracent le quotidien du béninois et symbolisent les moyens de transport les plus utilisés dans ce pays. Une forme de théâtre dans la rue pour ce fitheb, prévu du 22 au 30 mars 2008. Une vespa « cargo » monstre de cinq mètre de long, surmonté d’un triangle et une tête d’homme sculptée, la gueule largement ouverte. Une limousine taxi brousse à deux têtes, long de huit mètres, (en réalité, deux voitures Renault 4 soudées en tête à queue) surchargée de bagages et de cages à volailles et à bord des passagers sculptés. Le zémidjan montre aussi. Il remorque une cliente mastodonte porte de bagages énorme sur la tête. Et enfin une pirogue mouvant sur terre ferme avec des sculptures mobiles mécanisées. Le personnage principal de cette pirogue a un gong en main pour annoncer la venue du fitheb au public. C’est l’inédit au fitheb ! Le spectacle déambulatoire a investi le cœur de la ville de Cotonou à travers un itinéraire précis avec une scénographie adaptée. Parti du siège du fitheb, il a atterri au village du festival à la place du souvenir en passant par l’étoile rouge, Cadjèhoun, et l’église Bon pasteur. La foule n’a cessé de s’enfler à chaque étape. Découverte d’une folie ingénieuse.

Admiratrice, cette foule s’interroge toujours. Le spectacle est unique. Des sculptures de la barque motorisée qui font des mouvements à l’image de l’homme, dénotent d’une ingéniosité montre. « C’est de la création. Chacun crée dans son univers » s’exclame un admirateur. A un autre de s’émerveiller : « On n’aura tout vu chez les artistes ». Ce spectacle n’a laissé personne indifférent. Cela interpelle, amuse ou fait réfléchit. Des murmures aux réflexions chacun y va de son imagination et de sa sensibilité pour s’approprier à la fois le spectacle et les installations de Zinkpè.

Il s’agit d’une perfection dans l’art du plasticien ! On l’a connu avec les installations « taxis Zinkpè » et ses déclinaisons. Ces pièces avaient fait le tour de l’Afrique et du monde. Cette année-ci l’artiste montre une sorte d’exagération dans les formes et les couleurs. Il a introduit dans sa création de la mécanique avec des matériaux spécifiques. Il a fait l’option de mouvoir ses créatures et de les habiller avec des canettes vides de coca cola récupérées et taillées.

Même si les mouvements mécaniques ne sont pas totalement à la perfection pour exprimer le désir de l’artiste, le spectacle a eu le mérite de faire voir et de faire bouger une foule pour les drainer aux activités du fitheb. Ingéniosité et élévation se donnent ici la main pour accorder à cette œuvre de Zinkpè une certaine noblesse. Mais jusqu’où l’artiste va-t-il continuer de nous étonner ? Seules les années à venir nous le diront.

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