La Francophonie en Limosin : Fargass Assandé, Michel Bohiri, en attendant Godot!
En attendant Godot n’a rien d’absurde si ce n’est l’absurde d’un monde à l’intérieur duquel on cherche à créer du sens. Ces situations, où le but recherché s’efface devant la nécessité de rester là, nous ramènent au cœur d’En attendant Godot que Beckett aurait nourri de son expérience de longues attentes de contacts durant la Résistance.
Dans la mise en scène proposée ici, Vladimir et Estragon pourraient être des migrants, collés à une route et sous un arbre, dans l’attente de quelque chose ou de quelqu’un qui leur est indispensable pour aller ailleurs, vers la vie rêvée. Des êtres qui, pour rendre supportable l’insupportable, s’inventent des jeux, des dialogues, des compères, des lunes, des nuits et des jours. Sans pour autant faire glisser la pièce vers une actualisation trop facile, la mise en scène laisse le spectateur faire un chemin personnel, tout en nuances et en humour. Ancrer la pièce, sans en réduire la portée universelle, dans la tragédie d’aventures humaines qui se déroulent à nos portes et parfois sous nos yeux – nous permet de la faire entendre à nos contemporains sous un jour nouveau.
Binso Binso