Un adolescent de 17 ans tué par un policier à Nanterre : la France sous le choc !
La France est secouée par une vague de violences et d’émotion après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, mardi 27 juin 2023. Le policier, mis en examen pour homicide volontaire et écroué, a présenté ses excuses à la famille de la victime, mais cela n’a pas suffi à apaiser la colère et le chagrin des proches et des habitants du quartier.
Les faits se sont déroulés vers 10h30, quand Nahel, qui conduisait une voiture sans permis, a refusé de s’arrêter à la demande de deux motards de la police. Une course-poursuite s’est engagée, jusqu’à ce que le véhicule du jeune homme soit bloqué par un camion. Selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, l’un des policiers a alors tiré à bout portant sur Nahel, qui a été touché au thorax. Il est décédé sur place, malgré l’intervention des secours.
Le policier auteur du tir, Florian M., âgé de 32 ans, a été placé en garde à vue puis déféré devant un juge d’instruction. Il a invoqué la légitime défense, affirmant qu’il avait agi par peur pour sa vie et celle de son collègue, face à un conducteur qui aurait tenté de les percuter. Mais le procureur de Nanterre, Jean-François Ricard, a estimé que “les conditions légales d’usage de l’arme n’étaient pas réunies”, et que le tir était “disproportionné” et “injustifié”. Il a requis la mise en examen du policier pour homicide volontaire et son placement en détention provisoire.
L’avocat du policier, Laurent-Franck Liénard, a contesté cette qualification et annoncé qu’il allait faire appel du mandat de dépôt. Il a également déclaré que son client était “dévasté” par ce qu’il avait fait et qu’il avait demandé “pardon” à la famille de Nahel pendant sa garde à vue. Il a souligné que son client était un policier “irréprochable”, qui n’avait jamais fait usage de son arme auparavant.
La mort de Nahel a provoqué une vive émotion dans le quartier de Planoise, où il résidait avec sa mère et ses deux frères. Décrit comme un garçon “gentil”, “souriant” et “aimé de tous”, il était scolarisé en terminale professionnelle dans un lycée de Nanterre. Ses proches ont dénoncé une “bavure” et une “exécution” et ont réclamé “justice” et “vérité”. Une marche blanche a réuni plus de 6 000 personnes jeudi après-midi à Nanterre, dans le calme et la dignité. Les obsèques du jeune homme auront lieu samedi.
Mais la mort de Nahel a aussi déclenché une série d’émeutes dans plusieurs villes de France, notamment en région parisienne, où des affrontements ont opposé des jeunes aux forces de l’ordre pendant trois nuits consécutives. Des véhicules et des bâtiments publics ont été incendiés, des commerces pillés, des projectiles lancés contre les policiers et les pompiers. Plus de 600 personnes ont été interpellées et 249 membres des forces de l’ordre blessés.
Le président Emmanuel Macron a condamné ces violences et appelé au calme. Il a jugé mercredi que la mort de Nahel était “inexplicable” et “inexcusable”, mais il a aussi rappelé jeudi son soutien aux policiers qui font face à une “situation extrêmement difficile”. Il a annoncé la tenue d’une cellule de crise ministérielle ce vendredi à 13 heures, pour faire le point sur la situation et les mesures à prendre. Certains responsables politiques de droite ont réclamé le déclenchement de l’état d’urgence, mais le gouvernement a écarté cette option pour l’instant.
Alexandre Martin
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