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La rentrée 2023 sous le signe de la polémique autour de l’abaya

Alexandre Martin | | Société
Rentree Scolaire 2023 Devant Lycee 3e Arrondissement Marseille Jeune Femme Accompagnee Porte Abaya 0

La rentrée scolaire 2023 en France a été marquée par une nouvelle restriction : l’interdiction de porter l’abaya dans les établissements scolaires. Cette mesure, annoncée en juillet par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, vise à “garantir le respect du principe de laïcité et de neutralité du service public de l’éducation” .

L’abaya est un vêtement long et ample qui couvre tout le corps, sauf le visage, les mains et les pieds. Il est porté par certaines femmes musulmanes, notamment dans les pays du Golfe. En France, il est souvent confondu avec la burqa ou le niqab, qui sont des voiles intégraux interdits dans l’espace public depuis 2011 .

Selon le ministère de l’Éducation nationale, 298 élèves se sont présentées en abaya pour la reprise des cours ce lundi 4 septembre. 67 d’entre elles ont refusé de le retirer et ont été renvoyées chez elles . Les autres ont accepté de se conformer à la règle ou ont été orientées vers des dispositifs d’accompagnement personnalisé.

La décision du gouvernement a suscité de vives réactions, tant chez les défenseurs des droits des femmes que chez les associations musulmanes. Pour certains, il s’agit d’une atteinte à la liberté religieuse et à la dignité des élèves. Pour d’autres, il s’agit d’un acte de courage face à un symbole d’oppression et d’enfermement.

Le débat sur le port de l’abaya dans les écoles n’est pas nouveau. Il avait déjà été soulevé en 2004, lors de l’adoption de la loi interdisant les signes religieux ostensibles à l’école, qui visait principalement le foulard islamique. Depuis, plusieurs cas de contestation ou de contournement ont été signalés, notamment avec le port du jilbab, une robe longue à capuche .

Le ministre de l’Éducation nationale a affirmé que l’interdiction de l’abaya s’inscrivait dans la continuité de la loi de 2004 et qu’elle visait à “protéger les élèves des pressions communautaires ou familiales” . Il a également rappelé que le dialogue avec les familles était privilégié et que des solutions alternatives étaient proposées aux élèves concernées.

Alexandre Martin

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