Ghana : un pays qui mène la vie dure aux homosexuels

Bandeau de la page Facebook de l’association ghanéenne LGBT + Rights qui défend les droits des personnes homosexuelles et transgenres. (CARLITO, LGBT+ Rights Ghana)
Pays très religieux qui se veut un modèle de démocratie en Afrique en matière de respect des droits humains, le Ghana entretient des rapports compliqués avec la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, et intersexes). Au Ghana, les homosexuels ainsi que les ONG les soutenant encourent de lourdes peines de prison.
Officiellement, les relations homosexuelles sont interdites au Ghana. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, il existe une vieille loi, datant de l’ère coloniale, qui vise à punir les homosexuels et ceux qui les soutiennent. En août dernier, les parlementaires ghanéens ont débattu de son entrée en vigueur. Car, rappelons-le, personne n’avait jusque-là été poursuivi au titre de cette loi.
Elle prévoit notamment de criminaliser les défenseurs des homosexuels, promeut des thérapies de conversion et impose des peines de prison plus lourdes pour condamner l’homosexualité. « Nous avons besoin de protéger nos enfants qui sont la cible de ces personnes LGBTQ+ leur faisant croire qu’il s’agit d’un nouveau mode de vie », dit cette loi.
Réélu pour un second mandat en décembre dernier, le président Nana Akufo-Addo avait affirmé qu’il ne légaliserait pas les mariages entre personnes de même sexe. Le débat sur l’homosexualité a quand même été relancé, notamment par des députés d’opposition, pour le déstabiliser. Si le texte de loi est adopté, c’est lui qui doit trancher au final. Or ce texte ne choque pas grand monde dans le pays où l’homosexualité reste taboue.
Au Ghana, les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, et intersexes), ont peu de droits et sont régulièrement la cible d’attaques et de discriminations. Selon un sondage du groupe de recherche Afrobarometer publié en 2014, 90% des Ghanéens se prononcent en faveur d’une loi criminalisant les relations entre personnes de même sexe.
Si cette loi, fortement condamnée par la communauté internationale et des droits humains, est adoptée, le Ghana suivrait le même chemin que le Nigeria et l’Ouganda.
Arsène DOUBLE
Mots-clefs : Ghana, homosexuels, LGBT