France: Une bombe de 1944 paralyse la Gare du Nord

Le cœur ferroviaire de Paris a subi un choc historique ce vendredi 7 mars. Une bombe anglaise datant de la Seconde Guerre mondiale, enfouie depuis 80 ans, a été exhumée lors de travaux près des voies à Saint-Denis, plongeant la Gare du Nord dans un chaos sans précédent. TGV, Eurostar, TER et RER : l’ensemble du trafic est suspendu, rappelant l’empreinte durable des conflits passés sur le présent.
Un héritage explosif de l’Occupation
C’est une découverte qui a fait trembler les responsables de la SNCF en pleine nuit : lors de travaux préparatoires à l’aménagement de Paris Gare du Nord, une bombe alliée non explosée, probablement lâchée entre 1943 et 1944, a été repérée « à 2,5 kilomètres de la gare, au milieu des voies ». Un vestige redoutable, dormant sous les rails, qui a immédiatement déclenché l’alerte.
La préfecture de Police de Paris a ordonné l’arrêt total du trafic « à la demande de la préfecture de Police de Paris », selon la SNCF, tandis que les démineurs se sont précipités sur les lieux. « Aucun train ne peut passer sur la zone », insiste la direction, soulignant l’étendue du périmètre sécurisé. Un scénario digne d’un film, où le passé rattrape brutalement l’urgence du quotidien.
Tempête ferroviaire sur le hub européen
Les conséquences sont lourdes pour les 700 000 voyageurs habituels de la gare. L’Eurostar, symbole de la liaison transmanche, voit ses liaisons « annulées » jusqu’à nouvel ordre. Les TER subissent des perturbations « très fortement » accentuées, et les RER B et D, artères vitales de la banlieue parisienne, sont déviés vers la Plaine Stade de France ou Aulnay-sous-Bois.
La SNCF appelle à la patience : « Les clients concernés sont invités à reporter leur voyage ». Entre voyageurs désemparés et valises abandonnées, l’effervescence matinale a cédé la place à une attente tendue. Reste une question : comment une relique de guerre a-t-elle pu échapper si longtemps aux radars, avant de resurgir en plein projet de modernisation ?
Alors que les équipes sécurisent la zone, cette bombe oubliée rappelle que sous le bitume parisien, l’Histoire garde parfois des munitions. Un incident qui, au-delà des retards, réveille la mémoire collective d’une capitale marquée par les bombardements alliés.
Alexandre Martin
Mots-clefs : gare du nord