Suivez Nous

Côte d’Ivoire : Les alliances inter-ethniques, un véritable facteur de paix

Irene COULIBALY | | Société

L’origine des alliances inter-ethniques en Côte d’Ivoire provient de la volonté des ancêtres à préserver un climat de paix et de cohésion entre les peuples.

Les alliances inter-ethniques ou encore pacte de non-agression en Côte D’Ivoire sont un phénomène social qui autorise un groupe ethnique à plaisanter avec un autre sans que cela ne pose de difficultés. Ils peuvent même aller jusqu’à « s’offenser » à travers des injures, mais reste compris dans le jeu et la bonne humeur.

Dans chaque cas de figure, il est censé avoir un « chef » qui dominerait un autre « esclave ». L’esclave se doit donc d’exercer une hospitalité inconditionnelle à son chef, lui apporter aide, assistance si nécessaire et satisfaire à tous ses besoins sans plainte. Une ethnie chef peut elle aussi devenir esclave de l’autre et vice versa, on s’amuse et se taquine. Les alliances inter-ethniques sont une occasion de plaisanterie qui ont pour seul but l’autodérision puisque l’on doit accepter sans rancune les critiques de l’agresseur sur sa propre culture. Un peuple peut avoir un ou plusieurs alliés selon les liens tissés par ses ancêtres.

 

L’apport des alliances inter-ethniques dans le règlement des conflits 

En face d’une situation de conflits, l’on peut passer par l’allié des différents peuples en conflits, les mettre en mission pour régler au plus vite leur litige. Un allié n’a point le droit de manquer de respect à l’autre ainsi, les conflits ne peuvent se prolonger. L’union, l’entente, la fraternité et la solidarité sont ainsi renforcé et préservé par le jeu des alliances.

« Grâce aux alliances, la paix sociale est garantie entre les peuples. Peu importe les divergences, les alliances nous rassemblent tous et nous font comprendre que nous sommes comme les doigts de la main ; différents mais incomplet lorsque l’un est touché », explique un des notables de la chefferie du peuple Tagbana de la commune d’Abobo.

Pour renforcer ce lien déjà existant entre les peuple, l’ONG Convergence culturelle a initié un festival dénommé « Le festival des arts et cultures des peuples alliés » qui réunit chaque année depuis maintenant cinq ans les peuples alliés du pays sur une même scène. Il se tient à Katiola, ville située dans le nord et considérée comme un carrefour de cette pratique au regard de la diversité des peuples de la région du Hambol et du nombre d’alliés qu’ils possèdent.

Ce festival s’est d’ailleurs tenu cette année du 13 au 15 juin toujours à Katiola sous le thème « Mon allié, mon frère » co-présidé par le ministre de la culture et de la francophonie, Maurice Bandaman et de Siandou Fofana, ministre du tourisme.
Les alliances inter-ethniques font également partie de la culture de plusieurs peuples originaire d’Afrique et sont une réelle source de règlement pacifique de conflit.

 

Irène COULIBALY