« Alyam Alyam », une première pour le cinéma marocain à Cannes

« Alyam Alyam » (Ô les jours) est un film réalisé par Ahmed El Maânouni, sorti en 1978. Il raconte l’histoire d’Abdelwahad, un jeune paysan qui rêve de partir travailler en France pour échapper à la misère de sa campagne natale.
Le film est le premier long métrage marocain à être sélectionné au Festival de Cannes, dans la section « Un certain regard ». Il s’agit d’une reconnaissance prestigieuse pour le cinéma marocain, souvent méconnu du public français. Le film est également présenté dans de nombreux festivals internationaux, où il remporte plusieurs prix, dont le grand prix du Festival de Mannheim-Heidelberg.
« Alyam Alyam » se distingue par son approche documentaire et poétique de la réalité rurale marocaine. Le réalisateur filme avec respect et admiration les gestes quotidiens des paysans, qui travaillent la terre avec patience et dignité. Il capte les détails (une main, une théière, un oignon) et les paysages (les champs, les montagnes, le ciel) avec une caméra attentive et mobile.
Le film interroge aussi le rapport entre tradition et modernité, entre identité et altérité, entre rêve et réalité. Il montre les conséquences humaines et sociales de l’émigration, qui touche de nombreux jeunes marocains comme Abdelwahad. Il ne prend pas parti pour ou contre le départ, mais il rend compte des espoirs et des craintes qui l’accompagnent.
« Alyam Alyam » est un film qui témoigne de la richesse du cinéma marocain, et qui a marqué l’histoire du Festival de Cannes.
Innocent KONAN
Mots-clefs : Ahmed El Maânouni, Alyam Alyam, cinéma marocain, émigration, festival de Cannes, ruralité