Voici les bienfaits inattendus de l’abandon de l’alcool

Si les dangers de l’alcool pour la santé, tels que la cirrhose ou les accidents de conduite, sont largement reconnus, les avantages de son élimination restent souvent sous-estimés. Alors, que se passe-t-il réellement dans notre corps et notre esprit lorsque nous mettons fin à notre consommation d’alcool ? À court et à long terme, les bénéfices peuvent être remarquables et se manifester plus rapidement que prévu.
Les effets immédiats de l’arrêt de l’alcool
Lancée en France il y a cinq ans, l’initiative du « Dry January » (ou « mois de janvier sans alcool ») a révélé l’importance de réévaluer notre consommation d’alcool. Malgré une baisse générale de la consommation au fil des décennies, la France reste parmi les pays européens les plus grands consommateurs, avec une moyenne de dix litres et demi par habitant par an. Pourtant, les bénéfices de l’arrêt de l’alcool sont significatifs et souvent perceptibles en peu de temps.
Le professeur Marie Grall-Bronnec, psychiatre spécialisée en addictologie, précise que les bienfaits de l’abandon de l’alcool varient selon le niveau de consommation initial. « Pour ceux qui consomment peu, les effets positifs peuvent être moins évidents, à l’exception peut-être du sentiment d’accomplissement », explique-t-elle.
La régénération du foie et l’amélioration des fonctions cognitives
L’un des avantages les plus marquants de l’arrêt de l’alcool est l’amélioration significative de la santé hépatique. « L’alcool impose une charge importante au foie, l’organe responsable de l’élimination des toxines », souligne le professeur Grall-Bronnec.
La consommation excessive peut entraîner une fibrose hépatique, potentiellement évolutive vers une cirrhose. Heureusement, le foie a une capacité de régénération rapide, souvent en quelques semaines si les dommages ne sont pas trop sévères. « Arrêter l’alcool est donc extrêmement bénéfique pour cet organe », confirme-t-elle.
Édith Hervé, qui a cessé l’alcool il y a 19 ans, témoigne des changements positifs : « J’ai noté que mon visage est devenu moins gonflé et j’ai cessé de trembler. Cela a été une véritable victoire personnelle. » De plus, l’amélioration des performances cognitives est notable.
Les troubles de l’attention et de la mémoire, fréquents chez les buveurs excessifs, diminuent considérablement après l’arrêt de l’alcool. « L’attention et la mémorisation s’améliorent, ce qui est précieux tant dans la vie professionnelle que sociale », explique le professeur Grall-Bronnec.
Des risques accrus pour les femmes
Il est également important de noter que les femmes sont particulièrement vulnérables aux effets nocifs de l’alcool. « Elles développent souvent une dépendance plus rapidement et sont plus sujettes aux complications, en partie en raison de leur métabolisme et de leurs hormones », précise le docteur Grall-Bronnec.
Les risques de cancer du sein augmentent même avec une consommation modérée. En 2023, Santé Publique France a abaissé les recommandations à 2 verres par jour et 10 verres par semaine, avec au moins deux jours d’arrêt complet. Le docteur Grall-Bronnec insiste : « Il n’existe pas de niveau de consommation sans danger, et les femmes sont particulièrement concernées. »
Pour ceux qui envisagent de réduire ou d’arrêter leur consommation d’alcool, les bénéfices pour la santé sont nombreux et variés, touchant à la fois le bien-être physique et mental.
Alexandre Martin
Mots-clefs : alcool