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Non ! La Côte d’Ivoire ne doit pas emboiter le pas au Togo

Arsene DOUBLE | | Santé et Bien-être
Covid Au Togo 1

Une église du Togo

En Côte d’ivoire, nous ne voulons pas revivre l’horrible scénario de 2020 comme au Togo. Les mesures restrictives liées au Covid-19 entrent de nouveau en vigueur au Togo. Et depuis ce vendredi 10 septembre, les églises, mosquées et temples vaudou du pays sont appelés à fermer jusqu’en octobre prochain, en raison de la recrudescence de la pandémie de Covid-19.

 

Les ivoiriens ont bien des raisons de s’inquiéter. En Afrique, nos Etats ont une fâcheuse tendance à copier les uns sur les autres le mode de gestion des crises sanitaires ou militaro-politiques. Le plus souvent en déphasage avec les réalités du pays. Ce qui se passe chez le voisin le plus proche, même hors du continent africain, a de forte chance de se reproduire chez soi.

Face à la montée en puissance du Covid-19 en 2020, tous les pays africains, sur instruction de l’OMS, ont pris un certain nombre de mesures drastiques, à savoir le couvre-feu et le confinement, nous sans mentionner la fermeture des lieux de culte, espace culturel, de restauration et de toutes leurs frontières terrestres et aériennes, en vue de freiner la prolifération du coronavirus.

A ces mesures drastiques s’ajoutaient les règles barrières brandies initialement par cette organisation internationale : le respect de la distanciation, le port obligatoire du masque, l’observation des règles d’hygiène.

Une gestion non inclusive de la crise sanitaire qui a vite montré ses limites. La grogne au sein de leur population, réduite dans sa grande majorité à une économie informelle, se faisait de plus en plus entendre. En panne financièrement, nombre d’acteurs culturels et hommes de métier commençaient à en avoir marre. Grande était désormais la tentation de défier les autorités, en outrepassant ces mesures dites barrières.

Plusieurs pays africains ont certes entrepris des actions pour voler au secours des populations, éprouvées par la pandémie à coronavirus, mais elles se sont révélées insuffisantes. En Côte d’Ivoire, par exemple, le gouvernement de feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a mis en place un plan de riposte Covid estimé 1. 700 milliards de Fcfa en vue d’appuyer les opérateurs économiques et les populations éprouvées par la pandémie à coronavirus et offert des dons en nature à celles-ci. Cependant, toutes ces actions entreprises par le gouvernement ont vigoureusement été critiquées par une frange de la population, non affiliée au RHDP, parti au pouvoir.

Nombreux dénonçaient une instrumentalisation des dons par le parti au pouvoir. Pour eux, les aides apportées à la population prenaient des allures de précampagne aux élections présidentielles d’octobre 2020. Avant sa mort, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, candidat déclaré du RHDP, s’est retrouvé au cœur d’une polémique portant sur l’utilisation de son image dans le cadre de dons attribués à certaines couches de la population ivoirienne.

Si le Covid-19 a échoué à occasionner une hécatombe en Afrique, comme prédit par les maîtres du monde, c’est grâce à la Providence. Sinon que la gestion de cette crise sanitaire par nos Etats africains laissait à désirer. Qu’est-ce que ces populations africaines pouvaient-elles attendre d’une gestion déconnectée de leur réalité et non inclusive, venue plutôt accroître les inégalités en son sein ?

Aujourd’hui, encore, les autorités togolaises récidivent, en décidant de fermer les églises, mosquées et temples vaudou pour un mois à compter de vendredi 10 septembre, « face à l’inquiétante flambée de la pandémie » de Covid-19 dans le pays. Même si cela nous choque de voir ce gouvernement faire revivre cet horrible scénario à sa population, nous redoutons fort que les autorités ivoiriennes emboitent le pas au Togo.

Arsène DOUBLE

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