Dans un contexte où la défiance envers les responsables publics est de plus en plus marquée, certaines voix s’élèvent pour rappeler qu’il est encore possible de servir l’État avec rigueur, loyauté et sens du devoir. Gnamien Konan, ancien haut responsable de l’administration ivoirienne, livre un plaidoyer fort en faveur de l’intégrité et de la réforme de l’action publique en Côte d’Ivoire.
Pour lui, son engagement envers la Côte d’Ivoire n’a jamais été un simple choix de carrière, mais une véritable raison de vivre. Un engagement total, souvent incompris, qui explique selon lui les attaques et oppositions dont il a fait l’objet. « Vous ne pouvez pas le comprendre. C’est pourquoi vous me combattez », affirme-t-il, soulignant le fossé entre ceux qui servent l’État et ceux qui se servent de l’État.
Au cœur de son action, la réforme de l’administration des Douanes occupe une place centrale. Il interroge : la Côte d’Ivoire serait-elle aujourd’hui la même sans cette réforme ? Sans la publication des recettes fiscales, gage de transparence et de bonne gouvernance ? Ces avancées, selon lui, ont contribué à renforcer la crédibilité de l’État et à améliorer la gestion des ressources publiques.
Gnamien Konan insiste également sur ce qu’il n’a pas fait, en opposition aux pratiques qu’il dénonce. Il affirme n’avoir détourné aucune part des recettes douanières à des fins personnelles, ni transformé l’administration en outil de clientélisme en recrutant massivement des proches ou des ressortissants de son village. Pour lui, l’État ne peut se construire sur le népotisme, la corruption et les caisses noires.
Son discours devient plus sévère lorsqu’il évoque certains responsables qu’il refuse d’être comparé à eux : des individus qui se présentent comme directeurs généraux ou ministres, mais dont la seule préoccupation serait l’enrichissement personnel au détriment de l’intérêt général. Il dénonce une gouvernance qui appauvrit le pays tout en alimentant l’incompréhension des citoyens face au manque de salles de classe, d’enseignants, de lits d’hôpitaux et d’opportunités d’emploi pour les jeunes diplômés.
Gnamien Konan appelle à ne pas confondre l’action réfléchie et responsable avec l’agitation stérile. Gouverner, selon lui, exige compétence, vision et sens du sacrifice. Son message se veut un rappel ferme : le développement durable d’un pays repose avant tout sur l’éthique, la transparence et le respect des deniers publics.
Firmin KOTO