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ROSELYNE BELINGA (Choriste, auteur-compositeur) : « L’ouverture culturelle est une grande richesse… »

Atse Ncho De Brignan | | Magazine, Musique

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Jeune femme africaine en phase avec la génération musicale précédente pour avoir prêté sa voix à certains de ses aînés, Roselyne Belinga, chanteuse camerounaise, auteur-compositeur, est favorable à l’ouverture et au partage des cultures. Sur scène, elle n’oublie jamais d’emporter avec elle ses racines africaines, ses influences jazz et gospel et surtout sa poignée d’émotion. 100%culture l’a rencontrée après sa brillante prestation au Casino de Paris lors des 15 ans d’Africa N°1 Paris. 

Comment doit-on présenter Roselyne Belinga au public tout court ?
Ce n’est pas facile de se présenter soi-même. Je dirais simplement que je suis une artiste africaine pluridisciplinaire, à la fois auteur, compositeur, interprète, styliste et artiste peintre.

S’agissant de musique, parlez-nous de votre univers.
Je prépare un projet Afro-Soul, un mélange d’influences qui m’ont toujours accompagnée dans ma quête musicale. Ayant appris à chanter à l’adolescence sur du gospel, du r&b et de la soul, qui trouvent d’ailleurs leurs origines dans les cultures africaines, je m’exprime aujourd’hui dans un style, naturellement teinté de sonorités africaines auxquelles je tiens fortement.

On vous reconnaît en tant que choriste au sein de certains groupes ou pour des artistes qui se présentent en spectacle, alors pourrait-on dire que vous êtes plus choriste que chanteuse ?
Assurément chanteuse en tant qu’auteur-compositeur, mais aussi choriste lorsqu’une partie de mon travail me le demande. Car collaborer avec d’autres artistes est pour moi, non seulement un plaisir de partager et d’apprendre, mais aussi mon soutien et ma contribution vocale à leur projet. Cependant en tant qu’artiste individuelle, c’est important de savoir se détacher et prendre du recul.

Comment vous êtes vous sentie lors des 15 ans d’Africa N° 1 Paris en chantant au sein d’un groupe sélectionné pour la circonstance, surtout aux côtés de musiciens aguerris que sont Manu Dibango, Lokua Kanza, Meiway, Koffi Olomidé, Papa Wemba, etc. ?
J’en garde beaucoup d’émotions, car pour moi c’est une main tendue, pas seulement à moi, mais à une génération plus jeune. C’est un passage de témoin, un geste très fort. Je dirais une sorte d’exposition à un public destiné aux « Maîtres », aux « baobabs » de la musique africaine. Je ne serai jamais assez reconnaissante à l’égard de Manu Dibango et Lokua Kanza pour leur confiance et l’opportunité qu’ils m’ont offerte. J’en profite aussi pour dire que l’initiative d’Africa N°1 était magnifique et mémorable, à savoir : celle de réunir des artistes africains de plusieurs générations sur une même scène, le Casino de Paris. Ce jour-là, j’ai eu la chance d’interpréter « Yaoundé » un titre que j’ai composé en hommage à ma ville natale et, par extension, à l’Afrique.

Comment s’est faite pour la première fois  votre rencontre avec Lokua Kanza que vous admirez tant?
J’ai rencontré Lokua Kanza lors d’un concert où je chantais en tant que choriste pour un artiste. A la fin de notre prestation, il m’a félicitée et m’a proposé de faire des essais vocaux en studio. C’est ainsi que je me suis jointe aux différents artistes qui ont travaillé dans son album en préparation. J’en suis très honorée.

Qu’est-ce qui fait la longue attente de la sortie de votre album avec le titre « Sa Saveur » que l’on écoute sur votre page MySpace ? Est-ce à dire que vous n’êtes pas encore prête à délivrer toute seule votre premier opus ?
En toute chose, j’aime prendre mon temps, surtout de mûrir ce projet. Ça prendra le temps qu’il faudra à partir du moment où celui-ci sera sincère, le reflet de ce que j’ai envie de partager avec le public. Quelque part c’est aussi une question de moyens et de production particulièrement, car un projet musical ne se fait pas seul. Il m’arrive parfois de troquer mes services contre des séances de studio.

Que représente pour vous la guitare qui, pour moi, est un instrument fait pour homme à cause de sa forme féminine ?
La guitare n’est pas seulement l’affaire des hommes. C’est un très bel instrument qui me parle personnellement et qui a une certaine acoustique émotionnelle. Je la trouve très en accord avec mon timbre vocal et je me sens proche d’elle pour avoir écouté et m’être familiarisée à la musique acoustique.

 

 

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Pour parler d’un autre volet de votre art, pouvez-vous nous dire ce que c’est que « Parures Nomades », concept présenté sur une de vos pages MySpace et pourquoi le terme « nomade » ?
« Parures nomades » est une page consacrée à mes créations de bijoux. En tant que styliste, je me suis spécialisée dans la création de bijoux-fantaisies haut de gamme. J’utilise le terme « Nomade » parce qu’il s’agit d’assemblage de matières naturelles, d’exploration de codes, volumes et couleurs d’ici et d’ailleurs, pour mettre en valeur la beauté des femmes. Implicitement aussi, « Nomade » c’est le voyage, le mélange culturel, une forte influence ethnique que je mets en exergue. La rencontre de ma culture avec des méthodes de montage et de finitions contemporaines.
Artiste graphiste, j’y présente également mes travaux de peinture. Cependant, même si je conjugue avec passion toutes ces formes d’arts, la musique est profondément encrée en moi et représente une réelle vocation. Si je vis de mes créations, je vis également pour la musique.

Sur votre même page, une de vos amies chanteuses du nom de Kaïssa Doumbè vous a laissé le message suivant : « Salut ma belle Roselyne, C’était un réel plaisir de te rencontrer et de partager la scène avec toi au Casino ! Tu es merveilleuse de talent et de gentillesse…Je te souhaite plein de succès et une belle route musicale ! Amour, paix et lumière », que ressentez-vous face à ces mots?
Je suis très touchée par ce message de Kaïssa. Chaque intention d’encouragement me conforte dans mon choix et me pousse à m’améliorer. C’est un grand plaisir de l’avoir rencontrée et d’avoir vécu ces moments forts à ses côtés. Je l’ai trouvée extrêmement généreuse et aimable, sans parler de son talent….A travers ce message, ça prouve qu’on peut faire des rencontres sincères dans notre parcours. J’espère le meilleur pour elle qui défend nos couleurs du côté des U.S.A.

Vos vœux pour la nouvelle Année 2008 ?
Je souhaite la paix en Afrique et que les jeunes Africains s’accrochent à leurs rêves parce que c’est nous qui prendrons la relève de nos aînés, de nos parents. Bien sûr que ce n’est pas chose facile, mais si nous nous donnons la main, nous pouvons faire des choses merveilleuses pour notre continent et les valoriser aux yeux du monde.

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