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RD Congo : Arrestation de la diva congolaise Tshala Muana, accusée d’avoir critiqué le président

Arsene DOUBLE | | Musique

Arrêtée dans la matinée du lundi 16 novembre, la chanteuse et femme politique congolaise Elisabeth Tshala Muana Muidikayi, communément appelée Tshala Muana, 62 ans, serait accusée d’avoir dénoncé en termes voilés le président actuel dans une chanson intitulée « Ingratitude », mise en ligne ce samedi 14 novembre 2020. Le single « Ingratitude » est diversement interprété au sein la coalition FCC-CACH au pouvoir, chapeautée par les présidents Felix Tshisekedi et Joseph Kabila.

 

Selon des médias congolais, la star congolaise Tshala Muana, proche de l’ex-président congolais Joseph Kabila, a été arrêtée pour avoir prétendument dénoncé le président Felix Tshisekedi dans une chanson intitulée « Ingratitude ». Des activistes et des groupes de défense des droits humains réclament la libération de la célèbre musicienne congolaise.

Cette chanson, qui a été rendue publique récemment, fait suite à des rumeurs selon lesquelles le prédécesseur de M. Tshisekedi, l’ancien président Joseph Kabila, aurait été empêché de prendre un vol intérieur par des fonctionnaires du gouvernement.

Les paroles de la chanson de Tshala Muana, intitulée « Ingratitude », ne mentionnent pas l’actuel président congolais par son nom. Néanmoins, elle fait l’objet de diverses interprétations diverses dans la coalition FCC-CACH au pouvoir.

Pour les proches de l’actuel président Felix Tshisekedi, elle évoque plutôt un élève qui se retourne contre son enseignant malgré le fait que ce dernier l’a aidé à passer en classe supérieure alors que l’élève n’avait pas réussi aux examens. « Tu m’as déçu », dit la chanson, qui qualifie l’élève d’« ingrat » guidé par « un mauvais esprit ».

Quant aux proches de l’ancien président Joseph Kabila, « Ingratitude » raconte l’histoire d’un homme qui a trahi sa conjointe en l’abandonnant pour une autre femme. Le départ de cet homme a laissé la femme abandonnée dans un état de détresse totale. Mais l’homme, à son tour, a fini par être jeté par la nouvelle femme. Pour eux, Tshala Muana a utilisé cette histoire pour inviter les uns et les autres à respecter leurs engagements.

Accompagné sur YouTube de vidéos de scènes politiques congolaises dont l’investiture de Félix Tshisekedi, la chanson sonne dans le camp du Président congolais comme un reproche à lui effectué.

Kabila, 49 ans, est le fondateur du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), dont Mme Muana est membre de longue date. Le parti contrôle les deux chambres du parlement, ce qui a obligé M. Tshisekedi et M. Kabila à former une coalition gouvernementale. La coalition a été mise à rude épreuve récemment et les analystes politiques rivalisent de scénarios prédisant sa disparition.

Samedi, la police a dispersé une marche des partisans de M. Kabila à coups de gaz lacrymogène pour motif qu’ils n’étaient pas autorisés à manifester. Le même jour, des sympathisants de M. Tshisekedi ont pu marcher car ils avaient reçu l’autorisation de manifester.

L’interpellation de l’artiste iconique a été confirmée par le gouvernement, qui met toutefois en doute la version des faits relatée par les activistes.

« Elle a mis sur le marché une chanson qui n’est pas passée par la commission de censure, ce qui est contraire au droit positif congolais », a affirmé David-Jilono Makelele, ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement.

Et le ministre de poursuivre : « Mme Tshala Mwana n’est pas la seule dans ce cas. Koffi Olimide était aussi dans cette situation et il a dû passer une nuit en prison pour cela et a été contraint de changer des passages de sa chansons qui touchaient aux mœurs. »

Arsène DOUBLE

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