RAS GOUDY BROWN, UN RETOUR AUX SOURCES
Vu le grand talent qu’il a et son passage très remarqué au sein de la formation « Negro morphine », Ras Goudy Brown ne pouvait pas rester ainsi à la traîne. A force de travailler, la méga star Alpha Blondy lui a ouvert grandement les bras pour un contrat sur 4 ans. Il dévoile tout dans cet entretien.
«Yéfêli», un retour aux sources
Quelle est donc l’actualité de Ras Goudy Brown ?
« Yéfêli » qui est un titre qui figure sur mon maxi single est un titre qui est en promotion en ce moment. Il est produit par Alpha Blondy production. Il y a aussi un album solo qui est en-cours . Je bénéficie donc d’un contrat de 4 années avec Alpha Blondy. Il faut donc que je commence à me mettre au travail dès cet instant pour produire un album. Au bout de 2 ans, il faut que j’arrive à promotionner cet album pour qu’il soit accepté du public ivoirien et même mondial. C’est donc une carrière réelle qui va démarrer.
Tu es à combien d’albums aujourd’hui ?
En solo j’ai 2 albums, je veux dire il y a Negromorphine, et l’album Lumière qui est sorti de moi-même en 2002 avec mon label. Il y a Révélation qui est une compilation que mon label a produit aussi. Il y a notamment la compil Alpha Blondy production avec les Vieux Môgô. Il y a aussi Révélation chapitre 2 sur laquelle je figure. Il y a plusieurs featuring avec les Garagistes, Watch Man et pleins d’autres comme Soum Bill etc.
Comment as-tu pu être déniché par Blondy ?
Le grand frère est en Côte d’Ivoire comme moi et il entend tout ce que je fais. A chaque fois qu’il est là, je vais le voir pour lui expliquer mon quotidien. Dieu merci, aujourd’hui il a voulu faire quelque chose. Il m’a dit de lui à moi comme vous êtes ici en face de moi ce qui suit : « Roger Fulgence Kassi a fait de moi ce que je suis aujourd’hui, et moi Alpha, je vais te donner la même chance ». C’est donc cette même chance qu’il veut me donner. Je demande donc à toute la Côte d’Ivoire de le remercier, il m’a promis des choses contractuellement, il a commencé à les respecter. Vous m’avez vu au MASA, chose jamais faite ! Je ne m’y attendais pas, j’avais même déposé un dossier là-bas, je n’ais pas été accepté, il a fallu l’intervention d’Alpha pour que tout le monde entier me voit. Je pense qu’on doit le célébrer, car beaucoup de choses ont été dites sur sa personne, comme quoi il ne faisait rien pour les jeunes, donc là, vous voyez qu’il n’y a plus d’arguments.
De quoi parles-tu dans ce single ?
Je parle de l’esclavage. Burning Spear pose une question dans l’une de ses chansons : « Do you remember the day of slavery ? » (Vous souvenez vous des temps de l’esclavage ?). Etant un Africain déporté, déjà c’est un signe de retour qu’il manifeste en posant la question. Il y a aujourd’hui dans mes recherches le fait qu’en Côte d’Ivoire, nos parents retracent le passé de l’Afrique. Cette chanson « Yéfêli » est un mixage entre celle de Burning Spear et celles de nos ancêtres que j’ai retrouvé dans mes recherches.
Dans quel registre t’inscris-tu ?
Le reggae même est une musique qu’on ne pourrait pas définir, pourquoi parce que comme le dit Bob Marley, le reggae est avant tout une musique comme toutes les autres musiques. Donc, je fais simplement de la musique, parce que vous me trouverez sur d’autres genres de musiques qui ne sont pas forcément du reggae, mais où je m’exprime pareillement. Le reggae est mon choix certes, mais ma musique est variée.
2014, comme tu le disais tantôt serait ton année, quels seront les grands thèmes que tu aborderas dans tes chansons ?
L’amour, la tolérance. J’aborderai aussi des thèmes sur la jeunesse, l’économie et surtout la paix.
Es-tu marié ?
Non, pas encore ! Mais mon épouse se prépare.
Des enfants ?
Oui, j’en ai 5. Je vais encore en faire beaucoup parce que les leaders du monde tendent à détruire l’Afrique afin de venir prendre toutes nos richesses. C’est bien pour cela qu’ils insistent sur les guerres. Après la guerre, quand je fais le bilan de la masse populaire, je me rends compte qu’on a beaucoup diminué en population, c’est pour cela que je demande aux Africains de redoubler d’efforts. Faites beaucoup d’enfants…
T’arrives-tu souvent de fumer un petit joint ?
Oui, le joint me permet de déstressé un temps sois peu. Car le monde dans lequel nous sommes à tellement de travers qu’on ne pourrait pas supporter si on n’est pas fort d’esprit.
Ta distraction favorite ?
La musique, rien que la musique, car je tends à avoir un demi-siècle donc je suis dans une phase de préparation du futur avec beaucoup de sérieux.
Didier Koré