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Miriam Makeba, femme combattante qui a fait de la lutte contre l’apartheid sa mission à travers sa musique

Irene COULIBALY | | Musique

Également appelée la « mère de l’Afrique », Miriam Makeba a par sa musique parcouru le monde entier afin de lutter contre l’apartheid en Afrique du Sud. Elle décès à l’âge de 76 ans après s’être effondrée sur scène alors qu’elle chantait son tube Pata pata en soutien au journaliste Roberto Saviano, pourchassé par la Camorra, la mafia napolitaine.

Le 04 mars 1932 est née cette grande dame qu’a connue tout un continent, Miriam Makeba. Dix-huit jours après sa naissance, sa mère est envoyée en prison pour avoir brassé de la bière traditionnelle afin d’arrondir ses fins de mois. Après avoir travaillé comme domestique et essuyé des années de souffrances multiples, d’humiliations et battue par son premier mari, Miriam se lance dans la musique. Elle quitte son pays laissant derrière elle sa fille et sa mère. Les bars clandestins de Soweto et de Sophiatown, furent les endroits où la chanteuse devenue célèbre avec le temps a fait ses premiers pas, notamment avec les groupes le « Manhattan Brother » et les « Skylarks ».

Août 1959, la chanteuse s’envole pour le festival de Venise où elle présente le film anti-apartheid, Come-back Africa. Un film tourné en secret par le réalisateur américain Lionel Rogosin dans lequel elle chante deux chants. Exilée pendant 35 ans, Miriam devient le symbole des luttes contre la ségrégation raciale et pour l’émancipation de l’Afrique. Le 16 juillet 1963, présente à l’ONU, la chanteuse demande aux États de faire pression contre la politique d’apartheid en Afrique du Sud. Elle part ensuite pour les États-Unis et y épouse Stokely Carmichael, un militant noir avant de fuir l’Amérique pour se retrouver finalement en guinée sous la gouvernance de Sékou Touré.

Durant toute sa vie, Makeba promeut les cultures africaines et soutient le panafricanisme en Tanzanie, en Angola, en Côte d’Ivoire, en Algérie ou au Nigéria avec son chant révolutionnaire A lutta continua, repris par les combattants du Frelimo au Mozambique. Ses chansons sont très vite devenues la bande-son des luttes de libération nationale et de décolonisation. L’une de ses chansons les plus célèbres est le tube Pata Pata, qui fut la dernière qu’elle a chantée avant de s’effondrer sur scène, un malaise qui l’a emporté à l’âge de 76 ans.

Faits commandeurs des arts et des lettres en France, la vie de Miriam Makeba a inspiré et continue d’inspirer de jeunes artistes et des militants du monde entier, surtout en Afrique noire.

 

Irène COULIBALY