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Martial Solal : l’âme libre du jazz français s’est éteint à 97 ans

Alexandre Martin | | Musique


Martial Solal

Martial Solal, pianiste de jazz d’une envergure exceptionnelle, s’est éteint ce jeudi 12 décembre à Versailles, à l’âge de 97 ans. Considéré comme l’un des plus grands improvisateurs de son temps, l’artiste a repoussé les frontières du jazz, bâtissant une carrière où liberté et rigueur se mêlent harmonieusement.

De ses débuts à Alger, où il naît en 1927, jusqu’aux plus grandes scènes internationales, Martial Solal a défié les conventions musicales pour inventer un style unique. Influencé par les pionniers afro-américains, il s’affranchit rapidement des dogmes du classique pour dessiner un jazz audacieux, enrichi d’une technique virtuose et d’une curiosité insatiable.

Un visionnaire à contre-courant

Paris, années 1950 : dans les clubs de jazz, Martial Solal impose sa patte. Sa maîtrise du Be Bop et son refus du mimétisme le placent rapidement parmi les musiciens les plus en vue. Compositeur hors pair, il livre des œuvres comme la Suite en ré pour quartette de jazz, où l’audace des harmonies interroge et fascine.

Le cinéma ne tarde pas à remarquer son génie. Jean-Luc Godard, Jean Cocteau ou encore Marcel Carné font appel à lui pour sublimer leurs films. Mais son rayonnement dépasse l’Hexagone : en 1963, il devient le premier Français, depuis Django Reinhardt, à se produire au prestigieux Newport Jazz Festival.

Une quête perpétuelle de liberté

Martial Solal a toujours défendu une vision personnelle du jazz : libre mais ancrée dans des structures mélodiques solides. Cette philosophie se traduit dans ses performances, que ce soit en trio ou en big band, où sa virtuosité et son lyrisme captivent.

En 2001, son album Live at the Village Vanguard, enregistré à New York après les attentats du 11 septembre, témoigne de son humanité et de sa sensibilité. À travers 70 ans de carrière, il a incarné une quête inlassable de perfection et de renouvellement, laissant derrière lui une œuvre vibrante, à la fois intemporelle et profondément marquée par son esprit libre.

Alexandre Martin

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