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Interview: Eby Tangara (Initiateur du Festival Radical Sound) : « Nous voulons faire vivre Tangara à jamais »

Yacouba Sangare | | Musique

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Le palais de la Culture va abriter le 12 avril prochain le festival Radical Sound. Initié par la structure Hakili So, que dirige Eby Tangara(frère cadet du défunt artiste), en partenariat avec Tvonzeweb, l’événement vise à perpétuer la mémoire et la philosophie du chanteur, décédé le 2 juin 2002. Eby Tangara lève ici le voile sur cette manifestation.

Pourquoi avoir attendu cinq ans après la mort de Tangara Speed Godha pour perpétuer sa mémoire et son œuvre ?
Il n’y a pas de raison précise. Ce n’est pas que nous avons décidé d’attendre cinq ans ou un nombre d’années précis. Je crois que de façon naturelle, les choses se font au moment où elles doivent se faire. Le projet a toujours été là depuis son décès, par pour faire de l’idolâtrie ou tout ce qui s’y apparente, mais plutôt pour rappeler, sa musique, le personnage et surtout le message qu’il a voulu porter à travers sa musique et sa façon d’être. Simplement, je pense que les opportunités n’étaient pas bonnes. Ce n’est pas la volonté qui a manqué. Depuis de nombreuses années, nous avons travaillé dans l’ombre. Nous pensons que maintenant les conditions sont réunies pour organiser ce festival pour rendre hommage à Tangara Speed Godha et surtout faire quelque chose qui soit digne du personnage.

Justement qu’allez-vous proposer de singulier le 12 avril prochain, hormis le spectacle de musique annoncé ?
Je préfère garder la surprise. Toutefois, il faut savoir que ça va être un spectacle de musique à la base mais qui donnera l’occasion à d’autres formes artistiques de s’exprimer. L’individu à qui on veut rendre hommage se définissait comme un acteur de la scène qui allait au-delà de la chanson et de toutes les autres formes artistiques. Nous allons donc faire quelque chose de poignant, d’assez original. Pour donner un avant-goût, j’ai demandé à un groupe de danse contemporaine de monter une fresque sur le personnage qui va être présenté. On voudrait aussi faire une exposition photo sur Speed Godha. Mais, il y a une chose à retenir. Le choix de la date a une très grande valeur symbolique. Le 12 avril est la date de naissance de Speed Godha. Elle a pour nous une valeur symbolique. A travers ses œuvres Speed Godha a gardé une certaine forme d’immortalité que nous voulons célébrer. Nous voulons aussi mettre en lumière sur son message, son parcours, faire comprendre qu’en quelques années de présence sur la scène musicale, il a fait des choses qui méritent qu’on lui accorde de l’attention. Nous n’allons certes pas ce jour- là réveiller l’artiste Tangara Speed Godha, mais nous allons réaliser des choses qu’il a voulu faire. Par exemple, un projet nous tient à cœur. C’est la construction d’un centre de formation aux métiers de l’informatique, de l’art, une sorte d’espaces aérés pour les jeunes. Ce centre sera baptisé Centre Tangara Speed Godha. Cela dit, je précise que nous allons donner un caractère populaire à ce festival en y greffant le vendredi 11 avril un volet off qui se tiendra dans l’après-midi d’abord au centre d’action culturelle d’Abobo, puis au Parker Place, à Marcory Zone 4.

Ce centre va nécessiter une vingtaine de millions de f Cfa. Pensez-vous réellement réunir cette somme en un jour de festival ?
Nous ne pensons pas réunir cette somme avec un seul jour de festival. Nous avons recherché des fonds. Déjà avec Hakili So, des actions sont menées en Allemagne pour collecter des fonds. Nous allons aussi faire appel à des mécènes pour nous aider à construire ce centre. Cela dit, le plateau du 12 avril sera pour nous une occasion de rendre publique cette idée, cette volonté de construire de ce centre. C’est pourquoi, le festival Radical Sound ne sera pas un événement ponctuel pour rendre hommage uniquement à Tangara Speed Godha. Nous avons l’intention de l’institutionnaliser et d’en faire véritablement un festival annuel de reggae à Abidjan. Mais les bénéfices du festival serviront à entretenir le centre.

Vous préparez en ce moment un documentaire sur Tangara Speed Godha. Quelle sera sa trame ?
Ce sera un document simple qui retracera le témoignage de certaines personnes qui ont été proches de l’artiste. Ce documentaire contera essentiellement la vie de l’artiste. Ce sera un documentaire riche d’images insolites, de moments forts de l’existence de l’artiste. Je révèle aussi que le Hakili So projette éditer une compilation des œuvres de Speed Godha. J’ai fait écouter certaines de ses compositions des gens qui estiment que de tels chefs d’œuvre ne doivent pas demeurer dans des tiroirs. Nous poursuivons aussi les efforts de promotion de la philosophie de Tangara Speed Godha en Allemagne. Nous travaillons également, au-delà de Hakili So, en synergie avec Tvonzeweb, une télé sur le web qui a une vision proche de celle que défendait Tangara Speed Godha. Nous travaillons donc en synergie pour organiser le festival et travaillons sur Tvonzeweb. J’ai invite les Ivoiriens à visiter ce site, propose des programmes de qualité autant les télés hertziennes.

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