Côte d’Ivoire : Guy Kodja Vincent appelle à la réconciliation entre Didi B et Himra

Dans un épisode marquant de l’émission « Showbuzz » sur la chaîne NCI, l’Archevêque Guy Kodja Vincent a exprimé son point de vue sur la rivalité entre les rappeurs ivoiriens Didi B et Himra, soulignant l’importance du respect mutuel et de l’union pour sublimer la musique ivoirienne et africaine.
L’importance de l’unité dans un univers musical contrasté
Lors de sa participation à l’émission, l’homme de foi a pris le temps d’analyser la scène musicale actuelle en soulignant la valeur artistique de ces deux figures majeures du rap en Côte d’Ivoire. Selon l’Archevêque Guy Kodja Vincent, « Si ce que vous faites repose sur une base négative, cela finit toujours par s’autodétruire. Le conseil que je peux donner à ces jeunes, qui font la fierté de la musique ivoirienne et africaine, c’est de s’entendre et de se respecter, car il y a de la place pour tout le monde. » Il insiste sur le fait que les amateurs de rap peuvent aisément apprécier les créations de Didi B tout en découvrant le talent de Himra sans que la rivalité ne vienne ternir la qualité de leur œuvre.
L’Archevêque évoque également l’évolution des styles dans le gangsta rap américain, rappelant que « Tous les grands groupes de gangsta rap américain ont fini par disparaître. Si 2Pac n’a pas eu une longue carrière, c’est parce qu’il était enfermé dans cette image négative du gangster, et cela l’a malheureusement emporté. » En établissant ce parallèle, il invite à repenser l’image que véhicule le rap ivoirien et à s’éloigner des scénarios autodestructeurs pour favoriser une carrière artistique durable.
Réflexions sur les parcours et l’héritage musical
L’émission fut aussi l’occasion pour l’Archevêque de rendre hommage à des figures marquantes comme Arafat, souvent comparé au 2Pac ivoirien, dont la disparition prématurée a laissé une empreinte indélébile sur le rap local. « Cela me fait penser à Arafat, qu’on appelait le 2Pac ivoirien. Il est parti très jeune. J’ai pleuré à sa mort, car c’était un immense gâchis. » Il déplore le fait que les artistes cèdent parfois à la pression médiatique au lieu de guider et protéger leur public.
Insistant sur la nécessité de la discipline et du respect, il s’adresse directement aux deux rappeurs en ces termes : « Je trouve que Didi B et Himra sont deux très bons artistes. Ce n’est donc pas normal que certains veuillent que l’un disparaisse. Ils peuvent tous les deux faire une belle carrière. » Il recommande à Himra de « respecter ses aînés » en rappelant que l’expérience de Didi B lui confère une légitimité particulière, et il félicite Didi B pour sa rigueur et son professionnalisme. Pour lui, ces qualités sont les ingrédients indispensables pour forger un avenir prometteur dans un milieu qui se doit d’évoluer sans sombrer dans la négativité.
Tout en se souvenant de ses propres années musicales et en rendant hommage à des icônes telles qu’Alpha Blondy, l’Archevêque conclut en affirmant : « J’aime beaucoup Didi B, car il est discipliné, poli et respectueux. J’aime aussi Himra, car il ne parle pas beaucoup, même quand tout le monde parle autour de lui. Ces deux artistes ont un potentiel incroyable. Et je le répète : s’ils s’entendent, ils seront une force pour le rap ivoirien. »
Ce plaidoyer pour une réconciliation des forces culturelles en Côte d’Ivoire pourrait bien être le catalyseur d’un renouveau pour le rap africain.
Issa Koné
Mots-clefs : Archevêque Guy Kodja Vincent, Didi B et Himra