CONFÉRENCE : Atsé N’cho (Doctorant en Sciences du Langage) : « le Zouglou est l’identité culturelle de la Côte d’ivoire »
Dans le cadre du festival Wassa des arts africains de Rennes organisé par l’association culturelle zassa ACZA, notre confrère Atsé N’cho De Brignan a animé le jeudi 02 juillet une conférence sur le thème : « Le Zouglou danse et musique ». Il s’est agit pour le conférencier d’apporter une contribution sur la musique ivoirienne en général et sur le zouglou en particulier.
Au cours de cet échange, le doctorant Atsé N’cho a situé l’auditoire sur la genèse et le contexte qui a engendré le zouglou ainsi que son extension dans la sphère sociale et populaire qui en a fait la singularité dans la musique ivoirienne.
Ainsi a-t-il dit que le zouglou est né dans le milieu estudiantin au début des années 90 comme danse et musique philosophique. Il a quitté son lieu de naissance pour descendre dans le petit peuple confronté aux difficultés sociales du quotidien et qui l’exprime dans le français populaire d’Abidjan communément appelé « Nouchi ». Cela a permis de rendre le zouglou plus accessible à toutes les couches sociales en puisant sa force dans le quotidien et dans les faits sociaux et politiques de la Côte d’ivoire. A ce sens, il définit quatre variétés de la musique zouglou : le zouglou-ambiance ou « wôyô », le zouglou engagé, le zouglou satirique ou l’autodérision et enfin le zouglou « soft » ou ode à la femme ou à l’espoir.
Par ailleurs selon le conférencier, l’Ivoirien lambda, qu’il soit du nord, du sud, de l’ouest ou de l’est du pays se reconnaît dans les paroles et les textes du zouglou à travers des chants interprétés presque dans toutes les langues du pays. Il n’appartient à aucune ethnie en particulier. Dans ce sens ajoute-t-il, le zouglou, musique urbaine ivoirienne tirant son essence des rythmes et chants de toutes les régions du pays, s’avère être la musique qui fédère toute la Côte d’ivoire et se pose comme la musique de l’identité culturelle ivoirienne à l’instar du reggae qui est jamaïcain, du zouk qui est antillais et caribéen, du slow qui est français, du rap qui est américain et…du mbalax qui est sénégalais. Il est important de signaler que le conférencier J.B Atsé N’cho est en instance de soutenance d’une thèse de doctorat en sciences du langage à l’université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle.