Le concert de Ky-Mani Marley, prévu le 17 août dans le cadre de la 59e édition du Festival international de Carthage, n’aura finalement pas lieu. Le comité d’organisation a annoncé la déprogrammation de l’artiste jamaïcain, fils de la légende Bob Marley, sans donner d’explication officielle. Toutefois, cette décision semble liée aux accusations de soutien présumé du chanteur à Israël, un sujet extrêmement sensible en Tunisie.
En remplacement, les organisateurs ont choisi de rendre hommage à Fadhel Jaziri, artiste et réalisateur tunisien récemment disparu. Ils précisent également que les spectateurs pourront demander le remboursement de leurs billets à partir du lundi suivant.
Pressions et réactions en chaîne
L’annonce de la venue de Ky-Mani Marley avait suscité une « vague » de critiques sur les réseaux sociaux dès début juillet. Beaucoup d’internautes tunisiens se sont opposés à sa participation, estimant qu’il aurait exprimé son soutien à Israël. Face à la montée des protestations, le comité a préféré retirer son nom de l’affiche.
La polémique ne s’est pas limitée à Ky-Mani Marley. L’artiste française Hélène Ségara a également vu son concert annulé, le public tunisien l’accusant d’entretenir des liens avec Israël. Elle a toutefois démenti ces affirmations, affirmant qu’« aucun concert n’était prévu à Carthage » et qu’elle n’a « jamais pris position pour Israël ».
Un contexte politique sensible
En Tunisie, la cause palestinienne reste un sujet hautement symbolique. De nombreux internautes ont appelé à l’interdiction d’artistes considérés comme proches d’Israël, renforçant la pression sur les organisateurs. Dans ce climat tendu, le comité du festival a déclaré vouloir aligner la programmation de cette édition avec « les valeurs de solidarité et de soutien au peuple palestinien ».
Rachelle TAPE