BLOCO: Artiste chanteur et président de la FAIF : » Mes ambitions pour les artistes ivoiriens de France… »
Charles Kradjé familièrement connu sous le pseudonyme de Bloco fait partie de cette ameutante génération musicale qui a enchanté la Côte d’ Ivoire toute entière dans les années glorieuses du Zouglou. Auteur de plusieurs titres à succès qu’il a enrobés de sa voix singulièrement enraillée. l’ex-membre des Salopards vit aujourd’hui dans l’ Hexagone et tente de concilier sa première passion qu’est la musique à ses différentes activités professionnelles. Unanimement reconnu par ses pairs comme l’un des artistes les mieux imprégnés aux réalités culturelles des artistes ivoiriens en France , Bloco a récemment été élu président de la FAIF , la Fédération des Artistes Ivoiriens de France. Donner ou redonner un nouveau souffle à la promotion de la culture ivoirienne , solidifier les liens entre artistes par le biais de diverses activités, créer des partenariats, revaloriser le milieux artistique …et longue est la liste des objectifs. Utopiste ou réaliste, le nouveau président se veut bien entendu rassurant...
Président de la FAIF (Fédération des Artistes Ivoiriens de France), que comptes-tu apporter de nouveau dans le milieu artistique ivoirien, concrètement ?
Tu sais au départ j’étais un peu retissant à l’idée d’occuper ce poste, on a comme l’impression que nos grands frères n’ont pas fait ce qu’il fallait.Je ne dis pas qu’ils ont failli à leur devoir mais je pense qu’il y’a des opportunités ici qu’il faut saisir. Les artistes peuvent mieux se faire connaitre ici et vivre de leur art. Il y’ a plein de choses à faire : des partenariats qu’on peut signer avec des café-concerts où quelques artistes joueront et côtoieront un nouveau public, un public différent. On peut aussi signer des partenariats avec des télévisions comme Trace TV, ce sont des choses qui ne sont pas extraordinaires mais qui peuvent réellement se faire. On a deux grands festivals qu’on veut faire asseoir ici en France chaque année, dont je préfère taire le nom pour l’instant, et il nous faut aussi trouver une salle pour nos activités car les ivoiriens n’ont pas de salles ici. Et pour cela nous demandons l’aide aux autorités ivoiriennes en Côte d ‘Ivoire, qu’il nous prêtent main forte dans ce sens.
Les autorités ivoiriennes doivent donc s’occuper et de vous, et des artistes vivant en Côte d’Ivoire. Déjà qu’avec les seconds elles ont beaucoup de mal…
Mais non quand on parle de la culture, il s’agit de la culture ivoirienne dans son ensemble, peu importe le pays dans lequel on est, c’est la culture ivoirienne en générale et dans cette optique, les autorités doivent nous venir en aide. Concernant les artistes en Côte d’Ivoire, il leur faut soumettre des projets qui sont valables au gouvernement, des projets qui permettent au gouvernement de sortir de l’argent. Tu sais, des artistes comme Alpha Blondy, Tiken Jah ou Magic System ce sont aujourd’hui des ambassadeurs. Lorsqu’ils tournent, on dit qu’ils sont ivoiriens, qu’ils mettent en valeur la musique ivoirienne. En gros c’est le nom de la Côte d ‘Ivoire qui est devant.
Oui, tu as sûrement raison sauf que ces artistes là ne demandent pas de subventions à leur pays d’origine…
Moi je parle de la fédération, pas des artistes dans leur individualité. Nous voulons faire asseoir quelque chose qui mettra en valeur la culture ivoirienne dans l’intérêt de tous.
Ok! et comptez-vous travaillez avec d’autres fédérations ivoiriennes comme l’UNARTCI (Union des Artistes de Côte d’Ivoire) par exemple.
Oui on aura besoin de certains artistes ivoiriens de l’UNARTCI pour nos festivals, c’est un syndicat qui est le bienvenu. Je tire mon chapeau au passage à son président Gadji Celi qui fait du bon boulot. Il y’a des avancées positives dans le milieu musical ivoirien depuis sa création. Il y’a encore du travail à faire certes mais tout ce qui a été déjà entrepris par cette fédération est à saluer. Aujourd’hui il y a des producteurs au niveau de la RTI (Radio Télévision Ivoirienne, ndlr) qui s’amusent à copier les clips de certains chanteurs et à les balancer en France pour les commercialiser sans l’accord des artistes. Ce sont des choses déplorables qui je pense vont bientôt cesser grâce à l’action de l’UNARTCI. Nous à notre niveau, nous allons rentrer en contact avec la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique, ndlr) pour mieux protéger nos oeuvres, être mieux organisés et éviter ainsi les actes de pirateries.
Concernant ta carrière musicale, elle sera donc rangée au tiroir , on peut le dire?
Mais non! Non pas du touti! Je vais en Juin prochain en Côte d’ Ivoire avec mon prochain album.Je n’ai pas abandonné la musique.
A quoi doit-on s’attendre alors?
Douze titres qui abordent tous les thèmes de la vie. Sauf que cette fois je suis un peu plus cru que d’habitude, je ne parle plus en parabole mais je mets le doigt là où ça fait mal.
Un dernier mot…
Merci à vous et je profite pour souhaiter une très bonne année à tous les Ivoiriens et Ivoiriennes .Que la paix revienne définitivement en Côte d’Ivoire, qu’on dépose les armes et qu’on réfléchisse enfin comme des grandes personnes..