Afrikan Boy valorise le street-food
« 2PCC » ne voyez pas derrière ce sigle la petite sœur de la TV d’état Chinoise (CCTV), mais tout simplement l’abréviation d’un des mets les plus populaires (dans tous les sens du terme) de l’Angleterre urbaine, 2 Pounds Chicken and Chips (comprendre du poulet frit et des frites, pour 2 pounds). De la street-food qui prend presque la forme d’une religion dans les rues de Londres, un cas qui rassemble tous les enfants, de toutes origines confondues, à la sortie de l’école ; Afrikan Boy explique lui même que dans son enfance il économisait patiemment les quelques 0,30 pounds d’argent de poche quotidien que lui donnait sa mère, afin de s’offrir chaque semaine son précieux sésame aviaire. Aujourd’hui Afrikan Boy est grand et n’a plus besoin d’économiser de la sorte pour s’offrir son poulet, c’est d’ailleurs plus de 100 boites de poulets qu’il a du payer le jour du tournage du clip, afin de rassasier les dizaines d’enfants qui s’était amassés autour de la populaire échoppe de Woolwich (dans la banlieue londonienne), le Super 1 Fried Chicken.
Le rappeur anglo-nigérian Afrikan Boy continue, titre après titre, de dresser une chronique sociale et humoristique du royaume britannique, et des diasporas africaines qui y résident. Après « Y.A.M » (chanson qui partage son titre avec le nom de sa marque, YAM, sigle signifiant Young, Ambitious and Motivated, et rimant avec yam, la patate douce en anglais et l’expression HAM, Hard as Motherfucker), le poignant « Border Business » dont le clip a été tourné dans la jungle de Calais, ou encore son dernier « Mr Kunta Kinte » qui s’illustrait par une critique acerbe du capitalisme décomplexé, Afrikan Boy revient avec un sujet, certes plus léger, mais non moins important dans la construction identitaire des jeunes Anglais, « 2PCC ».
Au-delà du poulet et de l’aspect culinaire, sur « 2PCC » Afrikan Boy déploie un flow incisif et brut flirtant avec les sonorités d’un grime clairement africanisé !!
Binso Binso