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ADJI (EX-COMPAGNE DE BLACK SO MAN) : « Je continue l’œuvre de Black So Man »

Atse Ncho De Brignan | | Musique

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Black So Man, cet artiste burkinabé a été révélé au grand public en 1999, par sa fameuse chanson « Adji », titre donné pour magnifier une jeune femme rencontrée au cours d’un de ses concerts et avec qui il vivait maritalement. Mais par la force des choses, Black So Man perd la vie à la suite d’un accident de voiture le 2 mars 2002, laissant dans larmes cette jeune femme à peine séparée d’elle conjugalement et un fils du nom de Latif, maintenant 10 ans.

Quelques années après la disparition de Black So Man, son ex-compagne, Adjarhatou Sanon connue sous le nom de Adji, se lance sur ses traces par un album-hommage tout en décidant de faire carrière dans la musique. « J’aimais déjà la musique dès mon jeune âge car j’étais danseuse. Au lycée, lors des soirées culturelles, j’interprétais les chansons de M’Bilia Bell, Aïcha Koné, Tshala Muana. De plus, j’aimais beaucoup les concerts et c’est justement lors d’un concert que j’ai rencontré Black So Man. Cela remonte aux années 93-94. Si je suis restée depuis lors dans l’ombre, c’était parce qu’il me trouvait très jeune et ne voulais pas que je m’engage dans cette voie. J’ai même été choriste sur certaines tournées mais il n’a pas voulu que je continue. Je ne suis pas devenue chanteuse subitement. En quelque sorte, je continue l’œuvre de Black So Man », confie la chanteuse au magazine féminin AMINA du mois de mai 2008.

En effet, Cet album intitulé « 5 ans déjà…Adji chante Balck So Man » est le tout premier produit musical de Adji, nom d’affection que lui donné Black So Man. Sorti en 2007 pour rendre hommage aux cinq années de décès de l’artiste, le produit comporte 7 titres avec un style qui lui est propre. Dans l’album, Adji reprend en partie des airs de Black So man, le Djandabi, juste pour lui rendre hommage. Elle a également retouché la plupart des morceaux à sa manière sur des airs tradi-modernes avec des rythmes Wiré, waraba, Gourmatchéma et bien sûr du coupé-décalé que les Burkinabés affectionnent tant. Un son comme « Blacky », la version inverse de « Adji » chantée par Black So Man, est l’un des titres phares, car ce n’est plus Black So man qui court à la recherche de Adji, mais plutôt Adji et Latif (leur fils) qui, cinq ans durant, s’interrogent sur la disparition de leur « Blacky » (Black So Man), comme le montre si bien le clip conçu à cet effet. Aussi « Africa », « Femmes du Burkina Faso », « Grand-père » et « Wayé Songui Etalon » sont-ils évocateurs tant au niveau des textes que des mélodies dansantes.

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Si pour la confection de l’œuvre (qui lui a pris trois bonnes années) Adji a sollicité l’aide de l’arrangeur Sam Zongo Etienne et les voix des choristes comme Awa Melonne, Charlotte et Pierre Guéneau, la production est l’affaire de Adji Sanon Adjarhatou Djarha herself.

Un album de très belle facture pour une débutante qui mérite d’être soutenue. « Je n’en suis qu’à mes débuts et je m’emploierai à perfectionner ma voix. J’ai déjà reçu des propositions de stages à cet effet en Europe mais je n’ai pas encore les moyens de m’y rendre ; si je trouve le billet d’avion, le séjour sera pris en charge par des amis sur place », laisse-t-elle entendre.

De cet album-hommage, sont nés deux autres : « Fuodi » « merci » en langue gourmantché sorti fin 2007 et « Siadoloo » avec le titre phare « Kaloulé » « C’est l’amour » en dioula sorti en février 2008. Deux albums de belle facture qui permettent à Adji de gagner en maturité et de marquer l’esprit de ses nombreux fans en empruntant à son défunt mari, Black So Man, le style assez original du « Djandabi ».

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