« Sans tabou », des vêtements à base de préservatifs pour sensibiliser sur le SIDA

© Félicité Luwungu

Cousues dans les mêmes formes que des tenues classiques. À distance, elles apparaissent comme des robes ordinaires. Pourtant,   la collection « No tabou » est atypique. Elle se décline par des robes conçues à base de préservatifs.

Evidemment, le matériau n’a pas été souillé par un quelconque rapport. Il y a du tissu certes. Mais, la part belle est faite aux contraceptifs neufs. Certains sont ouverts et d’autres dans  leur emballage comme pour indiquer les différentes formes possibles.

L’idée est d’une styliste de la République Démocratique du Congo. Félicité Luwungu dévoile les prémices de cette collection en 2015, lors de la Fashion Week de son pays. Depuis, la collection s’étoffe avec la même volonté : « véhiculer un message de prudence ». La jeune dame a « perdu plusieurs personnes qui avaient le VIH ». De cette douleur, elle tire l’inspiration de cette création pour contribuer à sa manière à la lutte contre le SIDA par la sensibilisation.

Si la base de l’art reste le beau voire l’agréable, Félicité Luwungu rappelle l’aspect utilitaire et utilitariste qu’il doit revêtir. Sensibilisation, éducation sont plus facile à entreprendre par la création artistique, nous indique-t-elle.

La Côte d’Ivoire abrite (du 4 au 9 décembre) la Conférence internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA, l’acronyme anglais). Les experts du domaine réfléchissent aux voies et moyens pour protéger efficacement la femme et l’enfant.

Dans certains pays d’Afrique, le port du préservatif et les questions liées au sexe sont encore tabou. Les artistes y sont suivis abondamment. Une collaboration plus poussée entre les pouvoirs publics et les artistes pourrait accoucher de créations artistiques engagées porteuses de messages de sensibilisation. Le taux de prévalence chez les adolescents grimpe et devant l’abstinence préconisée, s’oppose une curiosité sexuelle poussée chez cette frange.

Cyril Verb