MIKE SYLLA (STYLISTE DESIGNER) : « Nous montrons l’Afrique gagnante avec tout ce qu’elle regorge comme talents »
Quand la culture pluridisciplinaire se construit au fil des temps et devient une marque de fabrique et… la caractéristique même d’un artiste. Avec lui, tout devient possible ; pour paraphraser ainsi un slogan politique. Mike Sylla, artiste charismatique, a plus d’un tour dans son sac. Fédérateur, concepteur, styliste designer, créateur…un vrai touche-à-tout pour qui l’art n’a plus de secret. Originaire du Sénégal, Malick Sylla, de son vrai nom, a aujourd’hui su imposer sa vision et son mode artistique. Sortant enfin de sa réserve, Mike a décidé de se confier à nous, de dévoiler, sans retenue aucune, les différents faciès de son talent…Au delà d’un Homme, c’est l’art tout entier qui s’exprime….Découvrons-le !
Qui est Mike Sylla ?
Me présenter est assez difficile. Je ne sais pas par où commencer…
Je vais vous aider donc. Vous êtes un artiste pluridisciplinaire…
Effectivement ! Je suis Malick Sylla ou si vous préférez, Mike Sylla que presque tout le monde connait ; un jeune créateur originaire du Sénégal. Je suis d’abord un autodidacte. Je suis arrivé à la mode d’une façon intéressante.
Concrètement, que faites vous, puisque vous touchez à tout ?
Moi, je me définis comme un rassembleur, fédérateur, développeur, concepteur et créateur. Né à Dakar où j’ai grandi, je suis venu à Paris pour les études et par le biais des rencontres, je suis devenu styliste designer. Par la suite, j’ai monté des concepts tels que le Baïfall Dream (le rêve des couleurs) et le Slam Opéra.
Qu’est-ce qui fait la spécificité de ces concepts ?
Le Baïfall Dream, comme sont nom l’indique, c’est le rêve des couleurs ; un mélange de genres et de gens de tout bord. Presque toutes les nationalités y sont représentées. C’est en quelque sorte ce que j’appelle « La griffe de Mike Sylla », car autour de ce concept, les artistes passant sur scène sont habillés par Baïfall Dream.
Quant au Slam Opéra, c’est un véritable rassemblement avant-gardiste, pluridisciplinaire et artistique. C’est d’abord un esprit à la fois d’ouverture et d’unité autour du Slam-poésie chanté qui s’est imposé comme un véritable mode d’expression artistique. C’est une mise en scène qui relie tous les arts, de la poésie à l’art plastique ». Sur scène vous verrez donc les auteurs des « textes chantés » eux-mêmes, mais aussi des chanteurs, des comédiens, des danseurs et des musiciens. Des artistes comme Grand Corps Malade, John Banzaï et Souleymane Diamanka, sont passés par ce concept de Slam Opéra.
Panafricaniste donc ? On le sent mais on ne perçoit pas vraiment.
Chez moi, la matrice des matrices, c’est ma culture à moi. Je cherche donc à la faire partager, la promouvoir. Avec Baïfall Dream, il faut donner la chance aux jeunes talents de cette Afrique-là qui doivent toujours porter sa voix plus loin. C’est pourquoi qu’avec le Baïfall Drean qui est un spectacle vivant qui dure 1H30, nous montrons l’Afrique gagnante avec tout ce qu’elle regorge comme talents
Vous êtes par ailleurs un agitateur de talents, si on peut s’exprimer ainsi ?
Dieu merci ! Etant fils de forgeron c’est-à-dire, un fils d’Orfèvre, de bijoutier et d’alchimiste, je dirais que toute ma création sort de ma philosophie, ma culture. Même mon nom Sylla est d’une grande importance capitale pour moi. J’ai eu l’occasion naturellement de baigner dans un environnement à la fois d’ouverture d’esprit et de rassembleur. C’est ça aussi mon truc. Quand je dis rassembleur, c’est cette force vive dont on a besoin pour faire l’unité totale”. Mon inspiration première, c’est mon père. Après la source s’est diversifiée en 1982 date à laquelle je suis arrivé à Paris pour mes études. J’ai attendu jusqu’en 1992 pour monter le premier concept qui s’appelle le Baïfall Dream, c’est-à-dire le rêve des couleurs. Je m’inspire en fait, à travers des tissus, et autres matériaux de travail. Ce sont des morceaux de tissus ramassés chez les tailleurs qui font une totalité.
Rassembleur, concepteur, développeur…, etc. ; qu’est-ce qu’on doit retenir de vous ?
Quand je dis rassembleur et en même temps développeur, c’est cet esprit-là que j’essaie de continuer. Quand je dis fils de forgeron, fils d’alchimiste, c’est aussi à travers les fusions des gens, des matières, des couleurs, des personnes différentes par le talent que j’essaie de faire travailler ensemble pour apporter l’unité. C’est justement cette force commune où chacun met une énergie dans l’édifice pour faire partager et c’est de là que sort le bonheur.
Vous délaissez la matière ? Est-ce qu’elle reste toujours votre base ?
Mais bien sûr que oui ! On ne l’a pas toujours oubliée, la matière. Elle reste fondamentalement notre base. Même si mon inspiration première, c’est mon père, je m’inspire en fait, à travers des tissus, des patchworks. Ce sont des morceaux de tissus ramassés chez les tailleurs qui font une totalité. C’est aussi à travers les fusions des gens, des matières, des couleurs, des personnes différentes par le talent que j’essaie de faire travailler ensemble pour apporter l’unité. C’est justement cette force commune où chacun met une énergie dans l’édifice pour faire partager et pour ma part, je pense que c’est de là que sort le bonheur.
Comment s’est faite la rencontre entre vous et le monde du showbiz
C’est vrai que j’ai habillé Carlos Santana, Myriam Makeba, Anthony kavanagh, MC Solar, Yannick Noah…, mais ce sont eux qui viennent vers moi. Ca été au départ de bouche à oreille par rapport à ce que je fais, et aujourd’hui le concept et la marque ont porté des fruits.
Enfin, le 20 novembre 2007, vous serez à l’UNESCO, à quoi répond cette invitation ?
Je suis invité pour présenter l’un de mes concepts : le Slam Opéra pour aider les enfants handicapés dans le cadre du festival « HANDICLAP » qu’organise l’UNESCO.