Internet Les réseaux sociaux ont pris le pouvoir!
Le fondateur de Facebook désigné «Homme de l’année 2010», Twitter objet des convoitises des traders, WikiLeaks au centre de toutes les polémiques. En dépit de nombreuses controverses éthiques, ces sites présentent des chiffres exponentiels.
Fin 2009, Facebook comptait déjà 300 millions de membres. En décembre 2010, le compteur affiche fièrement plus de 500 millions. Mais au-delà du nombre d’inscrits, le phénomène marquant, c’est l’emprise croissante des réseaux sociaux sur l’ensemble du Web au détriment des autres outils.
Aujourd’hui, le phénomène des blogs, c’est de l’histoire ancienne. Les pages perso sont remplacées par des profils et les groupes Facebook. En avril 2010, Facebook a lancé une batterie de nouvelles fonctionnalités dont le fameux bouton «J’aime» (I like) adopté à la vitesse de l’éclair par des millions de sites Web qui permet aux internautes de recommander à leurs amis un article ou une vidéo situé en dehors dudit réseau social. En novembre, il lance même son propre service de messagerie électronique en concurrence directe avec Hotmail de Microsoft ou Gmail de Google. Dans le même temps, sa messagerie instantanée interne fait de l’ombre à Microsoft Messenger.
Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, plus jeune milliardaire de l’histoire Facebook, le gentil réseau sorti de l’imagination d’étudiants de Harvard, est devenu une entreprise planétaire. A côté, Twitter, le service gratuit de mini messages, a lui aussi pris son envol. Moins grand public que Facebook, il est la coqueluche des journalistes et de tous ceux qui estiment avoir quelque chose à dire, de Barack Obama à Wikileaks. Aujourd’hui, les entreprises, notamment les médias, tentent d’exploiter ces réseaux sociaux comme relais d’influence. Mais pas facile de maîtriser un outil par essence démocratique, sans foi ni loi. Seule ombre au tableau, à en croire Jérôme Colombain, chroniqueur spécialisé sur France Inter: «Les menaces sur la vie privée. On ne meurt jamais sur Facebook et la firme sait presque tout de nous. En 2010, la firme a dû plusieurs fois modifier ses pratiques face au mécontentement des utilisateurs». Cela n’empêche pas Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, de terminer l’année en héros d’un film qui raconte sa vie (The Social network) et comme Homme de l’année selon Time magazine. En plus d’être à 26 ans, le plus jeune milliardaire de l’histoire.
Et WikiLeaks déstabilisa les Etats et firmes !
Mais ces réseaux sociaux, avec leurs dérives éthiques, morales et autres abus fondent une onde d’opposition sur la planète Web. Plus récemment, c’est l’affaire WikiLeaks qui défraya (et défraie encore) la chronique. Se définissant dans le numéro de septembre 2010 de Le Mensuel des meilleurs articles de Le Monde comme «militant, journaliste, programmeur et expert en cryptographie» Julien Assange, de nationalité australienne et fondateur de WikiLeaks, dit défendre la liberté d’expression de par le monde. Fondé en 2006, ce site milite pour un monde de transparence et garantit à ses informateurs l’anonymat. Il dispose d’un réseau crypté et de serveurs informatiques sophistiqués hébergés dans les démocraties du nord de l’Europe. Son ambition affichée, selon Laurent Greilsamer de Le Monde: «Révéler les coups tordus des Etats ou des grandes entreprises». Il a ainsi pris le risque de mettre en danger la vie de militaires américains et de leurs alliés afghans en ne masquant pas leurs documents rendus publics. A ce jour, il fait l’objet de plusieurs poursuites judiciaires pour avoir révélé au grand jour des affaires dans plusieurs pays sur tous les continents.
Poursuites judiciaires
Plusieurs pays et organismes ont intenté ou envisagent des poursuites judiciaires à l’encontre de Julien Assange. Ces poursuites font suite aux premières réactions internationales d’opposition à WikiLeaks.. Selon les lois en vigueur dans les différents pays, ces poursuites sont dirigées, alternativement, vers le site lui-même (voire sa rédaction) et, plus sélectivement, à l’adresse individualisée de son porte-parole: Julien Assange.
Facebook, Twitter, Youtube, Dailymotion, Badoo, Myspace… et vie privée
Séduisants et ludiques les réseaux sociaux rassemblent chaque jour de nouveaux internautes fin prêts à rejoindre les plus grandes communautés du Web.
Des membre de partis politique, à ceux de clubs de pétanque de quartier, en passant par des amis de classe des années collège, personne ne s’inquiétait de l’impact des réseaux sociaux traditionnels sur la vie privée, considérant bien au contraire qu’il s’agissait d’un facteur de socialisation.
L’apparition massive de groupes sociaux sur Internet a révolutionné l’idée que l’on se faisait des relations humaines. L’individu lambda qui recherche sans relâche ses copains de classes perdus de vue depuis 20 ans, l’ado boutonneux qui, à peine sorti des cours, ne pense qu’à se ruer sur son PC espérant que les copains qu’il a vu toute la journée seront connectés, la mère de famille inquiète qui s’est imposée dans le groupe d’amis de son fils afin de surveiller ses «fréquentations», le jeune loup aux dents longues fraîchement sorti de la fac rêvant d’une carrière, la petite entreprise désireuse de gagner de nouveaux marchés… tout le monde est inscrit sur le réseau.
Réseaux sociaux, mode d’emploi
C’est parti pour l’inscription durant laquelle tous les champs doivent être renseignés, adresse, téléphone, e-mail, nom de jeune fille, de femme mariée, date de naissance et pourquoi pas une photo à votre avantage à choisir de préférence un peu ancienne si vous avez passé les 30 ans.
Autre impact sur la vie privée, le temps passé à tisser sa toile, son groupe. En France, selon une étude, «les utilisateurs de réseaux sociaux y consacrent en moyenne douze heures par semaine, soit environ 1/3 de la durée de travail légal, plus que le temps consacré aux jeux vidéo».
Qui aurait pu affirmer un jour que le vieil adage « pour vivre heureux, vivons cachés » s’adresserait aux utilisateurs de réseaux sociaux réfugiés derrière un écran, intimidés parfois à l’idée de construire une relation dans «la vraie vie»?
Pas de statistiques ivoiriennes amis…
S’il est vrai qu’en Côte d’Ivoire des statistiques viables et fiables ne sont pas disponibles, le constat est que les abonnés aux réseaux sociaux ont fait grimper la courbe des utilisateurs d’Internet. A la faveur de la récente campagne électorale, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ont notamment fait essaimer de nombreux liens Facebook. Juste derrière eux, Henri Konan Bédié et Mabri Toikeusse s’installaient dans la cyber-campagne. S’il a été choisi, entre autres, c’est que Facebook compte au moins 200 000 utilisateurs en Côte d’Ivoire, sur la base d’une étude empirique des «clubs d’amis» sur ce réseau social menée en novembre par des férus du Web. Alternativement, ceux-ci sont inscrits sur Badoo, Meetic, YouTube…