Elle défie le temps et les normes: à 92 ans, elle est toujours mannequin !
À 92 ans, Carmen Dell’Orefice est la doyenne des mannequins. Elle a commencé sa carrière à 15 ans, en posant pour la couverture de Vogue, et n’a jamais cessé de défiler, de poser et de séduire les plus grands photographes. Portrait d’une icône de la mode qui a traversé les époques avec grâce et élégance.
Une enfance difficile
Carmen Dell’Orefice est née à New York le 3 juin 1931, de parents d’origine italienne et hongroise. Son enfance est marquée par la pauvreté, les ruptures et les placements en famille d’accueil. Elle n’a pas de téléphone et doit patiner pour se rendre à ses rendez-vous de mannequin. Elle est si mal nourrie que les photographes doivent épingler ses robes et rembourrer ses courbes avec du papier.
Une carrière exceptionnelle
Carmen Dell’Orefice est repérée à 13 ans par la femme du photographe Herman Landschoff. Elle signe son premier contrat avec Vogue à 15 ans, pour 7,50 dollars de l’heure. Elle devient rapidement une muse pour les plus grands noms de la photographie, comme Erwin Blumenfeld, Irving Penn, Francesco Scavullo, Cecil Beaton, Richard Avedon ou Norman Parkinson. Elle apparaît sur la couverture de Vogue à 16 ans, en octobre 1947, puis en novembre 1948.
Elle travaille également avec Salvador Dalí, qui la peint et la sculpte. Elle devient amie avec les sœurs Dorian Leigh et Suzy Parker, deux autres mannequins célèbres. Elle se marie trois fois, mais aucun de ses mariages ne dure. Elle a une fille, Laura, née en 1954.
Carmen Dell’Orefice ne s’arrête jamais de travailler, malgré les aléas de la vie et les changements de mode. Elle pose pour Harper’s Bazaar en 1960, dans une photo emblématique intitulée Carmen Las Meninas, réalisée par Melvin Sokolsky. Elle revient sur le devant de la scène dans les années 1980, après avoir vaincu un cancer du sein. Elle devient l’égérie de plusieurs marques de cosmétiques et de bijoux. Elle défile pour Thierry Mugler, Jean Paul Gaultier ou John Galliano. Elle apparaît dans des films comme Celebrity de Woody Allen ou Le Gourou et les Femmes avec Mike Myers.
En 2012, à 81 ans, elle est considérée comme le mannequin le plus âgé en activité. Elle est honorée par le London College of Fashion pour sa contribution à l’industrie de la mode. Elle continue à défiler et à poser pour des magazines comme Vanity Fair ou New You. Elle est admirée pour sa beauté intemporelle, son allure aristocratique et son charisme magnétique.
Une victime de Madoff
Carmen Dell’Orefice a connu un revers financier majeur en 2008, lors du scandale Madoff. Elle avait investi une partie de sa fortune chez le courtier Norman F. Levy, qui était le meilleur ami de Bernard Madoff et qui lui confiait ses fonds. Elle a perdu tous ses économies dans l’escroquerie du siècle.
Elle a témoigné à plusieurs reprises sur cette affaire, en exprimant sa colère et sa déception envers Madoff et Levy. Elle a déclaré qu’elle avait été trahie par des gens qu’elle considérait comme des amis. Elle a aussi affirmé qu’elle n’avait pas l’intention d’abandonner son métier de mannequin pour autant. Elle a dit qu’elle travaillait depuis qu’elle avait 13 ans et qu’elle continuerait à le faire tant qu’elle le pourrait.
Une leçon de vie
Carmen Dell’Orefice est un exemple de résilience, de courage et de passion. Elle a su surmonter les difficultés de son enfance, les échecs de ses mariages, la maladie, la perte de son argent et les diktats de la mode. Elle a toujours gardé sa dignité, son sourire et son envie de vivre. Elle a dit un jour : « Je n’ai pas peur de vieillir, j’ai peur d’être ennuyeuse ».
Elle est une source d’inspiration pour toutes les femmes qui veulent rester belles, actives et épanouies à tout âge. Elle est la preuve que la beauté n’a pas de date de péremption et que le style est une affaire d’attitude. Elle est la beauté éternelle.
Jonas Kouassi
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