Presse ivoirienne : Une nouvelle organisation en gestation
Désormais l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) ne sera plus la seule organisation corporative dans le paysage médiatique ivoirien. La rumeur qui a fini par se confirmer sur une nouvelle organisation qui est en gestation a fait un effet boule-de-neige dans le milieu. Un véritable électrochoc, pourrait-on dire.
En effet, dans la première quinzaine du mois de juillet prochain, le congrès de la nouvelle organisation dénommée OJPCI (Organisation des Journalistes professionnels de Côte d’Ivoire) viendra mettre fin au monopole décennal de l’Unjci, comblant ainsi un besoin au niveau des hommes de presse qui veulent avoir une association dynamique proche de ses membres.
Le 7ème congrès de l’Unjci qui aura été celui de toutes les discordes n’a donc pas pu préserver l’unité au sein de la grande famille des journalistes ivoiriens. D’ailleurs, il fallait si attendre, à en croire, de nombreux journalistes qui dénoncent l’opacité avec laquelle cette structure a été gérée depuis un moment. Si certains parlent d’une succession monarchique, d’autres s’expliquent difficilement cette attitude des journalistes. Et dénoncent l’affairisme au sommet du Conseil Exécutif de l’UNJCI. À écouter un ancien président du comité exécutif de cette union qui a dénoncé que l’Unjci ne devrait pas être un club d’affairiste finit de démontrer au plus septique d’entre les journalistes de la nécessité de la mise en place d’une nouvelle organisation plus proche d’eux.
Pour les accusés, il s’agit d’un procès d’intention qui est basé sur des accusations non-fondées. Dans tous les cas le constat est à la démobilisation dans les rangs des journalistes qui voient plutôt beaucoup d’espoir en la création d’une nouvelle organisation.
Pour Isidore Allah, président du comité d’organisation du congrès de l’OJPCI, il s’agira de gérer autrement tout en amenant les journalistes à s’intéresser de plus en plus à leur structure. Selon lui, la nouvelle structure qui ne nourrit aucune animosité vis-à-vis de l’Unjci entend plutôt revaloriser la profession à travers un programme d’activité très alléchant. Donc, le point focal sera sans nul doute la création du Fonds National des Journalistes et Communicateurs ivoiriens. Ce qui permettra d’aider les membres de l’organisation à créer des richesses, à acquérir des biens et services, à mettre en place les infrastructures sociales (centre de santé, centre de formation et de perfectionnement professionnel, etc.)
En tout cas, l’annonce de la création de cette nouvelle organisation n’a pas fait que des heureux dans le milieu. Comme témoigne la sortie, emprunte d’impuissance et de panique de l’actuel Président de l’Unjci, Criwa Zéli, sur le plateau du journal télévisé de 20 heures du 17 juin dernier. « Si quelqu’un tente de décapiter l’Unjci, il nous trouvera sur son chemin », a-t-il affirmé. Un ton guerrier et inadéquat – dans un contexte général de sortie de crise – au moment où l’UNJCI cherche ses repères. Il n’en fallait pas plus pour que le présentateur Brou Aka Pascal rebondisse : «Il y a une nouvelle organisation en gestation» À en juger ses propos, l’on pourrait affirmer que la sérénité n’est pas de mise au niveau de l’Unjci.
Sauf cataclysme, l’Unjci devrait donc s’habituer désormais à entendre parler de l’OJPCI qui compte en son sein des monuments et dinosaures de la presse ivoirienne. Le congrès de juillet prochain qui nous réservera bien des surprises permettra aussi de nous situer définitivement sur les ambitions de la nouvelle structure. Wait and see.