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L’Afrique progresse

Boni Niangoran | | Média

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Longtemps délaissé ou négligé par certains artistes africains ou leur staff pour diverses raisons, la conception et la réalisation de vidéoclip  s’est nettement améliorée depuis une décennie. Panorama d’une activité en pleine évolution en Afrique.

Un vidéoclip ou clip simplement est un film vidéo pour promouvoir une chanson. C’est aussi un assemblage pensé d’images filmées pour faire aimer et /ou comprendre la chanson d’un artiste. En un mot, un clip est un court-métrage relatif à une chanson comme disent les professionnels. En tant que tel, il utilise les codes, les techniques et le langage du cinéma et de l’audiovisuel. Music Television ou MTV, chaîne américaine de télévision crée en 1981 va être le catalyseur de l’industrie du vidéoclip et du concept de chaîne musicale à l’échelle mondiale. De ce fait, si des clips comme  Thriller, Billie Jean, Beat it  de Michael Jackson ont connu des succès mondiaux, ils le doivent aussi à la maestria de réalisateurs comme John Landis, Steve Barron et Bob Giraldi. Si l’Afrique en général et la Côte d’ivoire en particulier a longtemps été en marge de l’essor de ce secteur d’activité, il n’en demeure pas moins que les années 2000 avec notamment l’avènement du coupé-décalé, on a assisté à un développement qualitatif des vidéoclips. Une production en grand nombre de vidéoclip plus ou moins de bonne qualité est apparue. En Côte-D’ivoire, de jeunes vidéastes, réalisateurs et structures de production vont donner un coup d’accélérateur dans la création de clips. Dans un environnement très concurrentiel, des noms vont  se distinguer par la créativité innovante, l’audace, l’ingéniosité et la qualité de leurs œuvres réalisées avec parfois peu de moyens. Parmi eux, il y a Bony sylvestre, Oreste Colby de Hit Factory (Espoir 2000, Nash), Roland le binguiste de Fun Movie (DJ Arafat, Les Patrons),Jypheal (Debordo Dj), Boss Playa (« sign zo et guéré » de Yodé et Siro, Billy Billy) . Ajoutant à leur force de travail, la volonté de perfectionnement, la technologie, les produits et effets spéciaux issus des NTIC(équipements high tech, logiciels de montage), certains vont se déployer en structures ambitieuses en s’internationalisant avec des antennes dans la sous région ouest africaine et même en Europe et en Amérique ceci pour répondre à la certification qualité et  aux normes internationales de diffusion de leurs œuvres. C’est le cas par exemple de  BOSS PLAYA de Tony Adams qui à l’image des branches de son logo de cocotier  ne cesse de s’étendre, Gabon, Burkina Faso, France et maintenant Etats-Unis.

Au niveau de la diaspora africaine, le franco-togolais Jeff Attiogbé alias Jeff le gaou magicien, fondateur de Bomb Factory Studio basé en France fait partie aussi de ces vidéastes réalisateurs passionnés et pétris de talents. A son compte vidéoclip de haute qualité, de nombreuses vidéos parmi lesquelles «cè magik» du groupe togolais Toofan, «Sapologie» de Papa Wemba feat Nash. Toujours dans l’hexagone, se trouve également la structure Grand Poucet Production qui a à son actif plusieurs clips réalisés pour le chanteur congolais Fally Ipupa et le Molare.

Dans la sphère anglophone, le groupe nigérian P Square des jumeaux Paul et Peter Okoyé doit aussi son succès et sa notoriété à la qualité excellente de leurs vidéoclips réalisés par leur frère aîné Jude «Engees» Okoyé. Les clips de chansons comme « E no easy » et «No one like you » ont conquis des millions de téléspectateurs à travers le monde au point de faire atteindre à ce phénomène nigérian un niveau de performance jamais égalé en Afrique.
A l’instar de son voisin nigérian, Le Ghana est aussi très actif au niveau du développement et de la conception de vidéoclip notamment avec Steve Giamfy de Real House Films.

L’essor, la production et le développement des vidéoclips en Afrique ne pourraient être une réalité sans l’émergence et l’apport dynamique de nouvelles chaînes musicales via les réseaux câblés, les bouquets et satellites axées sur la promotion des musiques urbaines comme Trace TV, MBOA TV et bien d’autres.

En définitive, la marge de progrès en Afrique est énorme. Et  tous ceux qui  œuvrent pour que les vidéoclips répondent aux normes internationales en termes de conception, de réalisation, de qualité, de valeur sont à encourager. 100pour 100 Culture s’engage à les soutenir et les promouvoir. Dans peu de temps, ils n’auront rien à envier aux grosses machines de production de vidéo comme ceux de Rihanna, Beyoncé ou autres. Pour une Afrique culturellement gagnante avec des vidéos de belle facture.

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