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Gabon: Disparition mystérieuse d’un animateur proche de l’opposant Jean Ping

Firmin Koto | | Média

Stempy Jocelyn Obame animant un mariage

L’ancien animateur de la Radiodiffusion télévision nationale gabonaise,Stempy Jocelyn Obame , est porté disparu depuis bientôt un mois. Ses proches accusent le pouvoir de l’avoir enlevé.

Sorti de son domicile le matin du 18 décembre dernier, il n’est jamais rentré. Selon une sœur du disparu, il aurait été enlevé par des hommes à bord d’un pickup blanc. Les ravisseurs ont filé la voiture de  Stempy Obame sur le trajet menant de la télévision au QG de l’opposant Jean Ping, destination de l’animateur. Les individus à bord du pickup percutent par l’arrière son véhicule. Alors que Stempy descend pour constater les dégâts, il est saisi, jeté dans le pickup qui démarre vers une destination encore inconnue, rapportent des témoins interrogés par les parents du disparu.

La gendarmerie censée mener l’enquête après la déclaration des parents ne s’active pas depuis à l’instar  des autorités politiques. Dans l’opinion publique gabonaise, les choses les conclusions sont tirées sans ménagement : Le pouvoir l’a  » kidnappé ». En cause, son soutien au principal adversaire politique du président Gabonais Ali Bongo. Stempy Jocelyn Obame a mené au premier rang la campagne présidentielle pour Jean Ping contre l’actuel chef de l’État, Ali Bongo.

Les rumeurs circulent sur le sort subit par le présentateur. Certains estiment qu’il serait détenu à  la direction générale de la Recherche de la Gendarmerie nationale (B2). Les responsables sur place ont répondu n’avoir jamais arrêté l’homme en question ni l’avoir écroué. Lundi, d’autres ont fait circuler sur la toile locale que Stempy Jocelyn Obame  serait mort dans les locaux de cette brigade sous la torture.

La famille n’ose pas penser à cette éventualité. Elle espère que ses ravisseurs se signaleront. La société civile est un soutien dans ce combat. Des marches sont prévues les jours à venir pour réclamer la lumière sur cette affaire ainsi que deux autres cas d’enlèvements enregistrés. Alain Mbella Obame, ambassadeur des Nations unies pour la lutte contre le VIH-Sida et Armel Mouendou ont disparu respectivement les 19 décembre et 3 janvier derniers. Les manifestants promettent également réclamer la libération de prisonniers politiques.

Les cas de disparitions sont récurrents sur le continent quand ce n’est pas la presse qui est interdite de parution. En Tanzanie, le journaliste Azory Gwanda a été enlevé dans ce même mois de décembre 2017. Au Mali les recherches pour retrouver Birama Touré n’ont porté aucun fruit après bientôt 24 mois, ce 29 janvier. La complicité des autorités politiques ou de groupes d’intérêts privés sont toujours évoqués.

 

Firmin KOTO

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