Deux (2) hauts responsables de Canal+ débarqués pour un reportage sur le togo

Source photo: www.yoyo151.fr
En France, le numéro deux de la chaîne de télévision Canal + international et une programmatrice ont été débarqués récemment. Au sein du groupe, l’on remarque la coïncidence entre cette éviction et la diffusion d’un reportage sur la crise sociopolitique au Togo.
C’est une histoire rocambolesque à l’image de la situation dans ce pays. Mi-octobre, la chaîne de télévision diffuse en France un reportage des manifestations de l’opposition qui réclame le départ du président Faure Gnassingbé.
Les réactions ne se font pas attendre dans la hiérarchie. Aussitôt, « il y a eu des instructions en interne à Canal+ de l’enlever du replay Canal, de l’enlever de la chaine YouTube de L’Effet papillon pour que plus personne ne puisse le visionner », raconte Jean Batiste Rivoire, rédacteur en chef à Canal + et délégué du personnel au Comité d’entreprise. Selon lui, « c’est totalement inhabituel, c’est un véritable cas de censure ». Mais, malgré ces instructions claires le reportage est porté de nouveau à l’écran. Cette fois en direction du continent via Canal + Afrique. Quelques jours après cette récidive, François Deplanck, numéro deux du groupe est débarqué. Avec lui, une programmatrice de la chaîne, sans doute celle qui a programmé le reportage sur Canal + Afrique.
Au sein du groupe de télévision comme dans l’opinion publique française, les deux faits sont liés. L’on est presque sûr que le sieur Gnassingbé a fait jouer ses relations à la tête du groupe. En guise de preuve, Jean Batiste Rivoire rapporte les propos tenus par la direction au Comité d’entreprise le 25 novembre dernier. « Ce n’est pas très adroit d’attaquer un chef d’État africain quand on veut faire du business avec lui », avait-elle réagi au reportage en question.
Le patron de Canal+ est un bon ami de l’actuel président Togolais. Faure Gnassingbé a concédé en 2010 la concession du port de Lomé pour une durée de 35 ans à son ami français. Cette année, Bolloré a enregistré plus de 5 milliards de chiffre d’affaires dans le pays. Assez pour que les patrons « censure » des travailleurs, estime-t-on sur place.
Du côté de Reporters sans frontières(RSF), il n’y a pas de doute. C’est un « cas de censure » dont le comité d’éthique de Canal + international doit se saisir. La direction de la chaîne de télévision cryptée reste pour l’instant muette à ces accusations.
Saxum