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WOLÉ SOYINKA « Le Tigre » publie le 3ème volume de ses Mémoires

Atse Ncho De Brignan | | Litterature

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« Suis-je bien présent à moi-même dans des moments comme celui-ci, où, rentrant au pays, j’hésite à vérifier si je suis en vie ? ». C’est par cette interrogation que Wolé Soyinka débute le troisième volume de ses souvenirs de ses années chaudes au Nigéria.
Après Aké, les années d’enfance (Belfond, 1984) et Ibadan, les années pagaille (Actes Sud, 1997), Il te faudra partir à l’aube (le volume 3), constitue donc un torrent d’événements, d’impressions, de traits d’humour à la langue riche, vigoureuse, parfois plus serrée que le pire des maquis et charriant cependant une lumière impressionnante.

Ce dernier tome reprend le fil à partir des années 1960 ; retrace les quarante années d’actions politiques de l’auteur avec pour seul objectif de mettre fin à l’injustice, à la corruption et à la tyrannie qui demeurent, selon Soyinka, les principaux fléaux de l’Afrique contemporaine. Autrement dit, à compter de l’indépendance accordée par la Grande-Bretagne au Nigeria, en plein milieu des grands bouleversements subis par l’Afrique de l’Ouest.
Morceau choisi : « Le contre-coup d’Etat de juillet de la même année fut le plus sanglant. Le commandant en chef, Aguiyi-Ironsi, fut enlevé au palais du gouvernement d’Ibadan alors qu’il effectuait une visite officielle dans l’Ouest, puis tué avec son hôte, le lieutenant-colonel Adekunle Fajuyi, gouverneur militaire. De nombreux officiers igbos perdirent la vie, parfois dans des circonstances horribles ; certains d’entre eux, soupçonnés d’avoir participé […] », chapitre : 2 – page : 132.
Voilà ce que nous peint la dernière ponte de l’auteur de la célèbre phrase « le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore ».

Wolé Soyinka, alias Akiwande Oluwole Soyinka, est né à Abeokuta au Nigeria le 13 juillet 1934. Il a été le premier écrivain africain à recevoir le Prix Nobel de littérature en 1986. Il est aussi connu pour son engagement et la défense de la cause sociale. Il te faudra partir à l’aube (654 p., 28 €) est la version française de You Must Set Forth at Dawn. A Memoir traduit de l’anglais (Nigeria) par Etienne Galle et publié chez Actes Sud, à Paris (France).

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