Prix Goncourt 2024 : L’écrivain Algérien Kamel Daoud lauréat !
Ce lundi 4 novembre 2024, Kamel Daoud a été sacré lauréat du prestigieux prix Goncourt pour son roman Houris, une œuvre audacieuse sur les douleurs persistantes de la guerre civile algérienne. En obtenant six voix dès le premier tour, l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud a su s’imposer face à une compétition féroce, confirmant son statut de figure incontournable de la littérature contemporaine. Mais qui est cet auteur dont la plume ose toucher aux sujets les plus sensibles ?
Un écrivain engagé entre deux mondes
Né en 1970 à Mostaganem, en Algérie, Kamel Daoud a d’abord fait carrière dans le journalisme, en tant que rédacteur en chef du Quotidien d’Oran, le premier journal francophone d’Algérie. Son écriture, marquée par des critiques incisives et une analyse sans compromis, l’a rapidement distingué.
Au fil des ans, Daoud a pris la plume pour dénoncer les tabous et explorer des problématiques sociétales, des questions d’identité aux défis culturels du monde arabe. Avec Houris, il explore les séquelles de la guerre civile, une démarche qu’il qualifie de libératrice, rendue possible en France, pays où il réside et écrit en toute liberté.
« Meursault contre-enquête » : le roman révélateur d’une voix singulière
L’œuvre de Daoud a véritablement pris son envol en 2013 avec Meursault contre-enquête, une réponse audacieuse au célèbre L’Étranger d’Albert Camus.
En offrant la perspective de l’Algérien « anonyme » tué par Meursault, il a réécrit un pan de la mémoire algérienne, devenant une voix puissante pour dénoncer certains aspects de la société arabe, notamment la montée de l’islamisme.
Les répercussions de ce roman et de ses tribunes critiques ont été marquantes, au point qu’il a rendu sa carte de presse en 2016.
Aujourd’hui naturalisé français, Daoud continue de faire résonner sa double culture à travers ses écrits, entre hommage à ses racines et critique des rigidités culturelles.
Alexandre Martin
Mots-clefs : Kamel Daoud, Prix Goncourt 2024