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Livre: Ousmane Benjamin raconte Biram dans « La République des Nègres »

Zacharie Acafou | | Litterature

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Biram est un médecin noir. Après avoir soutenu sa thèse de doctorat d’Etat au pays des Toubabs, il décide de rentrer au pays malgré les réserves de sa fiancée. « Quoi, tu veux rentrer? (…) Tu es un bon Médecin et je suis convaincue que tu peux trouver un bon poste en France » lui lâche sèchement sa fiancée. Mais Biram est patriote et veux vaille que vaille mettre ses compétences au service de son pays. Il rentrera donc dans sa « République des Nègres » et va se heurter aux pratiques et aux mœurs peu enviables de son pays.

Voici commencée l’histoire d’un Biram confronté à toutes sortes de malversations, dictature, corruption, mal gouvernance, violation des droits de l’homme et tant qu’il en faut. Parviendra t-il à imposer sa vision des choses et à inverser la tendance dans un pays dirigé d’une main de fer par le Président « propriétaire du pays »?

L’histoire de ce roman va hélas vite et dès les premières pages, l’auteur livre tous les secrets de l’œuvre. La suite est répétitive et le charme se rompt. On a beau comprendre que la République des Nègres est détestable au possible par ses mœurs et tout ce qui s’y accommodent, mais l’auteur persiste dans ses caricatures à la limite ennuyeuses. « La puanteur morale du politicien nègre », « les Nègres lynchent avec aisances », « ils vivent dans la misère », « ils souffrent le martyr » etc. Des affirmations certes fondées mais qui, à force de répétitions cèdent sous le regard pour se dissoudre en facilités. L’histoire même de Biram, personnage principal du roman est vite mise aux oubliettes pour céder la place à la description (pas toujours justifiée) de la République des Nègres.

Dommage que notre auteur manque d’arguments. Chez lui, tout reste dans le cadre de vaines affirmations. Autrement dit, il a une expérience mais peine à les rationnaliser. Ousmane Benjamin a certes du charme, de l’émotion, un certain vagabondage très coloré dans l’écriture, mais son roman se borne à lui-même.

La République des Nègres Ousmane Benjamin
154 pages L’Harmattan (22 juillet 2011)
Collection : Ecrire l’Afrique

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