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L’écrivaine et cinéaste française, Marceline Loridan-Ivens décède à l’âge de 90 ans

Innocent KONAN | | Litterature

La cinéaste Marceline Loridan-Ivens, camarade de déportation de Simone Veil pendant la Seconde guerre mondiale dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, est morte ce mardi 18 septembre 2018 à Paris à l’âge de 90 ans, a annoncé l’avocat Jean Veil, fils de l’ancienne ministre.

« C’était une camarade de déportation de maman, cet épisode de leur vie si difficile avait fait d’elles des amies indéfectibles », a indiqué Me Veil, dont la mère, décédée en 2017, est récemment entrée au Panthéon.

« Marceline était quelqu’un qui avait une vitalité exceptionnelle. On avait gardé, les uns et les autres, des relations quasiment filiales. Mon frère et moi étions très proches d’elle, sa présence était importante pour nous », a poursuivi, ému, l’avocat, confirmant une information de France Inter et du Monde.

Camarade de déportation de Simone Veil pendant la Seconde Guerre mondiale, Marceline Loridan-Ivens était ensuite devenue une cinéaste et une écrivaine engagée. Elle est morte mardi 18 septembre à Paris à l’âge de 90 ans.

Petite, énergique et décidée, les cheveux roux, incendiaire, Marceline Loridan-Ivens était une femme de caractère à l’humour mordant.

Née Marceline Rozenberg dans une famille juive polonaise, la jeune résistante est déportée à Auschwitz-Birkenau à 16 ans avec son père. A son retour des camps, c’est une jeune femme de 18 ans qui doit se réapproprier son corps.

Dans le Paris de la Libération, Marceline Loridan devient porteuse de valises pour le FLN algérien, vit ses amours librement et rencontre entre autres Georges Pérec et Edgar Morin. C’est d’ailleurs devant la caméra d’Edgar Morin et de Jean Rouch qu’elle apparaît en 1951 dans Chronique d’un été.

En 1953, Marceline Loridan rencontre le documentariste néerlandais Joris Ivens de 30 ans son aîné. Le couple parcourt la planète au gré d’engagements anticolonialistes, au Vietnam notamment, et tourne plusieurs films célébrant la révolution culturelle en Chine dans les années 1970.

Ces dernières années, Marceline Loridan-Ivens, choquée par la résurgence de l’antisémitisme en Europe, avait entrepris de raconter dans des livres remarqués, sa jeunesse dans les camps, la mort de son père, puis sa lente reconstruction après-guerre.

 

Innocent KONAN