Le courage, une approche à élucider
S’il existe une force qui prête au gauchissement et aux divergences, c’est bien le courage. Qu’est-ce que c’est ? Comment le perçoit-on ? Est-il normal ? Est-il en train de s’effriter face aux heurts sociaux ?
Voici bons nombres de questions qui peuvent être posées autour du courage.
En psychologie, il est décrit comme une force interne à chaque individu qui sommeille lorsqu’elle n’est pas nécessaire et qui s’éveille si besoin. Ce qui n’induit pas forcément son utilisation face à la nécessité mais à la conscience qu’elle existe.
De manière générale, cette prise de conscience émane d’une marginalisation, d’une pression, d’une incapacité, d’une volonté etc.
Elle ne peut être vue comme une normalité, parce qu’elle n’est pas statique bien au contraire, elle résulte du choix que nous faisons de s’en servir. Pour qu’elle soit, il lui faut un lubrifiant émotionnel, relationnel et bien d’autres choses. Ces déclencheurs sont tellement variables qu’il n’existe pas une constance dans ces normes et il pourrait être hasardeux d’en donner et même de la mesurer.
Certains diront que le courage c’est l’absence de peur !
Pourtant on ne s’y imagine pas combien il peut paraître imbécile de se « lancer ». Si aucune précaution n’est prise, l’acte provoquerait la tétanisation plus qu’il revigorera et par conséquent produira un sentiment de culpabilité.
On pourrait être courageux par la simple prise de conscience de nos faiblesses. Les accepter et dépasser ses craintes plutôt que de recevoir sans fuir. La témérité de l’acte n’est pas comparable à une persévérance paisible et calculer. Le courage a tout fait le droit être SMART (Spécifique Mesurable Atteignable Réaliste et Temporairement défini) aussi. Le courage peut être méthodique, rien ne sert de réclamer du spectaculaire, du sensationnel pour avoir l’impression d’une réussite, d’avoir été courageux.
Parfois, le lâcher prise est plus héroïque que de se mentir à soi-même face à notre impuissance. Il conviendrait de progresser avec détermination, sérénité et de tirer des enseignements de nos échecs tout essayant d’avancer. Être les héros de son propre quotidien.
Cependant il pourrait paraître anecdotique de demander aux citoyens du monde d’aujourd’hui, de se définir courageux sur une échelle donnée. Combien d’employés pourraient réellement se déterminer courageux dans l’environnement du travail par exemple?
Hélas, une fois la prise de risque analysée, nombreux sont ceux qui préfèrent l’oppression quotidienne que de donner leur ressenti.
Au-delà du jugement, il faudrait réaliser la perte significative du développement de la démocratie. Laisser maintenir la pression sur une conscience du moment présent, du besoin physiologique, du besoin de sécurité ne serait pas digne d’un monde démocratique.
Compte tenu du fait que les hommes sont interchangeables, prendre le risque de se prononcer à nos lieux de travail ou se prononcer sur un acte de politique interne au sein de son entreprise peut aussi être lourd d’inconvénients. Vu que le courage ne garantit pas la sécurité, les hommes optent pour la soumission au risque d’être des exclus.
Personne ne veut être responsable de la détérioration du courage comme si, sans s’en rendre compte on faisait preuve d’une perte cognitive voulue et calculée.
Pourtant, c’est avec la blessure qu’on peut travailler son incapacité, sa frustration, son courage et continuer à se valoriser. D’où l’insatisfaction du manque actuel d’acte de courage.
Le courage mérite d’être enseigner, diriger et encouragé parce que rien ne se construit, ne se développe sans lui.
Il est plus que l’heure si toutefois d’autres n’y ont pas pensé, de donner un cadre social, qu’il puisse continuer à motiver les hommes d’aujourd’hui et de demain.
Nakouty Luyet