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Guy Blanc : Un peu plus de noir que de blanc en lui

Firmin Koto | | Litterature

Les bords de la lagune Ebrié n’ont pas qu’été en proie à des crises depuis qu’elle a accédé à l’indépendance en 1960. Il y a eu le temps du père fondateur Félix Houphouët Boigny où dans les années 70-80, la Côte d’Ivoire était considérée comme un beau pays prospère.

Avec sa vision d’ouverture sur le monde, le Président Houphouët avait fini en son temps par faire d’Abidjan la plate tournante des affaires et du show-biz de l’Afrique de l’ouest. Au point que Abidjan était devenu un eldorado pour les expatriés qui ont largement contribué à son essor. Ces expatriés avaient souvent avec eux leur famille ou ont fondé une famille dans cette Côte d’Ivoire qui n’avait aucun parfum de méfiance et de défiance contre l’étranger comme cela est le cas aujourd’hui.

Loin d’un dépaysement quelconque, les enfants de ses immigrés avaient fini par se faire adopter, mais mieux s’adapter complètement pour la plupart. Guy Blanc fait partie de ces enfants d’immigrés pour qui le pays est resté une seconde patrie.

Comme lui plusieurs enfants blancs ont fait partie de cette aventure en terre ivoirienne et qui gardent jusqu’à ce jour, un souvenir qui n’est encore prêt à s’évacuer dans leur esprit. C’est d’ailleurs pour quoi dans un contexte tumultueux, la sortie du premier roman de Guy Blanc « Un peu de blancs et beaucoup de noirs » publié il y a quelques mois aux éditions … a été accueilli avec un grand engouement, pour ceux qui justement ont été ces enfants blancs à cette époque où malgré leur minorité ils y sont devenus des ivoiriens de cœurs, adoptant du coup les dialectes, la gastronomie et même les manières de faire.

Danielle Bugeat qui a fait aussi parti de cette époque pouvait ainsi faire un commentaire sur Facebook pour dire que quand on lit le livre de Guy Blanc, toutes les odeurs, les couleurs, les lieux … tout remonte à la surface. Des souvenirs avec l’impression d’y être encore, même si le cœur y demeure à vie … depuis Guy qui se présente désormais comme un jeune écrivain en herbe, multiplie les dédicaces au grand bonheur des anciens d’Abidjan pour qui, c’est un vrai bonheur de lire son livre. Car pour eux la Côte d’Ivoire … il faut la vivre ou l’avoir vécu pour comprendre cet attachement si fort.

Avec «un peu de blancs et beaucoup de noirs » Guy Blanc a finalement un peu plus de noir que de blanc en lui.

 

Firmin Koto